La Ferdi a participé les 28 et 29 septembre à un Symposium International organisé à Antananarivo par la Banque Centrale de Madagascar (Banky Foiben’i Madagasikara). Cet évènement a réuni les gouverneurs ou sous-gouverneurs de banques centrales africaines, des experts, des leaders d'opinion et des décideurs du secteur financier du monde entier pour discuter de deux thèmes essentiels : la banque centrale et le changement climatique, ainsi que la banque centrale et les innovations financières et technologiques.
Patrick Guillaumont, Président de la Ferdi, a modéré la première session traitant des politiques monétaires et de change en relation avec le changement climatique. Au cours de cette session, Roland Kpodar, chef de division au FMI et senior Fellow de la Ferdi, a présenté les enjeux du changement climatique pour la politique monétaire et a abordé les implications du changement climatique sur les missions fondamentales des banques centrales. Sylviane Guillaumont Jeanneney, conseillère scientifique à la Ferdi, a exploré la question du lien entre politique de change et changement climatique. Le travail présenté met en évidence que l'utilisation systématique de la dépréciation du taux de change pour gagner en compétitivité peut entraîner une spécialisation accrue dans l'exportation de biens industriels intermédiaires fortement émetteurs de CO2, ainsi que la surexploitation des ressources forestières. Pour améliorer la balance des paiements, il est préférable de ne pas recourir automatiquement à des ajustements du taux de change, mais plutôt d'adopter une politique monétaire stable visant à maintenir la compétitivité à l'échelle internationale et envisager des politiques budgétaires et des réformes institutionnelles qui favorisent le commerce extérieur.
Cette session a constitué un forum d'échange sur les politiques de résilience et a permis d'explorer des solutions structurelles grâce à la collaboration entre les participants.
Florian Léon, chargé de recherche à la Ferdi, est intervenu au cours de la seconde journée au sein de la session portant sur les innovations financières et technologiques. Il a présenté les principaux défis que le crédit numérique pose aux banques centrales et autorités de régulation financière. En effet, les services de monnaie mobile ont connu un grand succès sur le continent (certes contrasté) et ont des impacts forts sur les populations. La dynamique actuelle du secteur est de diversifier les services offerts vers des solutions de paiements, d’assurance et de crédit. La présentation a particulièrement mis en lumière les défis liés à l'innovation du crédit numérique, qui a émergé au milieu des années 2010 en Afrique de l'Est et se développe rapidement. Les autorités sont confrontées à trois principaux enjeux pour accompagner ce secteur tout en préservant la stabilité financière et la protection des consommateurs : L'instauration d'une réglementation stricte applicable à tous les fournisseurs de crédit numérique ; la gestion des données, en particulier des registres de crédit ; et la mise en place de programmes d'éducation financière adaptés au crédit numérique et aux risques numériques par les banques centrales.
Cette session a ainsi présenté les initiatives en cours au niveau des banques centrales et institutions financières pour relever le défi des innovations technologiques.