Quatre priorités dans le financement international de la santé à considérer après le Sommet de Paris

Le récent Sommet de Paris « Pour un nouveau pacte financier mondial » a confirmé que le financement international du développement est une préoccupation majeure des gouvernements des pays du Sud et de leurs partenaires extérieurs. Mais assez curieusement, la question du financement international de la santé est restée à l’écart du programme et des débats. Cette note a ainsi pour objet de contribuer à la réflexion sur le financement international du développement sous l’angle spécifique de la santé. Elle se propose d’examiner quatre questions qui présentent une importance particulière pour le financement international de ce secteur. Elle montre tout d’abord la nécessité d’accroître massivement le financement international de la santé pour réduire d’ici 2030 l’écart qui sépare de nombreux pays en développement de l’Objectif de Développement Durable 3 « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ».

L’aide à la santé joue un rôle crucial dans le financement de la santé des pays à faible revenu où sa part y est en moyenne plus importante que celle des gouvernements. Une forte augmentation des apports nets d’aide publique à la santé sera indispensable, ainsi qu’une forte mobilisation des flux privés, restés très faibles jusqu’ici. Les défis à relever sont de très grande ampleur. La note explique pourquoi il convient de faire de l’amélioration de l’efficience des dépenses de santé une priorité de premier rang pour les gouvernements et leurs partenaires extérieurs. Ne pas le faire serait gaspiller une partie des ressources qui resteront très insuffisantes. De nombreuses études montrent que les marges de manœuvre sont importantes alors que, dans la plupart des pays à faible revenu et dans nombre de pays à revenu intermédiaire, les autres approches pour élargir l’espace budgétaire et desserrer les contraintes financières qui pèsent sur la santé restent limitées. Par ailleurs, le Covid 19 a montré la faible résilience des systèmes de santé de nombreux pays lorsqu’il s’agit de faire face à des pandémies. Cela n’a rien de surprenant au regard du faible niveau des principaux indicateurs à considérer. Il est donc impératif de renforcer leurs capacités de préparation et de réponse aux inéluctables futures pandémies, ce qui, dans l’immédiat, implique de renforcer massivement la capacité d’intervention du nouveau Pandemic Fund, drastiquement sous-doté. Enfin, la note présente un plaidoyer pour que les gouvernements et leurs partenaires extérieurs recourent beaucoup plus largement que ce n’est le cas actuellement aux SWAps dans le secteur de la santé. Tous les contextes ne s’y prêtent pas, mais lorsque l’environnement le permet, notamment la qualité de la gestion des finances publiques (Public Finance Management), les Swaps présentent potentiellement de nombreux avantages pour contribuer à l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de l’aide à la santé. 

Citer

Mathonnat J. (2023) « Quatre priorités dans le financement international de la santé à considérer après le Sommet de Paris », Ferdi Note brève B254, juillet.