La Ferdi et le CIBP lui ont consacré ainsi un colloque, le 20 novembre 2023. Celui-ci comprenait quatre volets, chacun portant sur une leçon pascalienne pouvant faire lien avec l'économie.
Au XVIIe siècle, le mot « économiste » n'existe pas. Reste que Blaise Pascal, génie universel, entrepreneur, homme d’affaires, soucieux de l’ordre du monde, n’est pas étranger aux préoccupations d’un champ du savoir fondé environ un siècle après lui.
Son décentrement même, en réalité, fait l’intérêt de sa réflexion, formulée avec d’autres termes, selon d’autres prismes que ceux d’aujourd’hui, invitation en cela à repenser la conception de l’économie. Soucieuse d’interpréter l'ensemble des comportements humains, mais aussi de les orienter, l’économie contemporaine recoupe par bien des aspects les préoccupations du moraliste classique.
Il est donc nécessaire, en ce 400e anniversaire de Pascal qui célèbre plus que jamais l’universalité de son génie et le caractère global de sa méditation sur le monde, de se pencher sur ce « Pascal économiste » inscrit en filigrane dans son œuvre. Il y va de la richesse des peuples, de leur bien-être, de la responsabilité des créateurs de richesse, du partage du travail, de la justice… « Pascal économiste » inquiète, apostrophe, interdit l’indifférence, les routines d’opinions incertaines.
La Ferdi et le CIBP lui ont consacré ainsi un colloque, le 20 novembre 2023. Celui-ci comprenait quatre volets, chacun portant sur une leçon pascalienne en lien avec l'économie.
Chaque session a été organisée sous la forme d’un panel de personnalités, associant philosophes, littéraires, économistes académiques et grands acteurs économiques sensibles aux messages pascaliens. Le colloque a ainsi permis la rencontre et le dialogue entre "pascaliens" et économistes.
Accueil, introduction du colloque
Laurence Plazenet, Professeur de Littérature française (XVIIe siècle) à l’Université Clermont Auvergne, Directrice du Centre international Blaise Pascal, IHRIM
Patrick Guillaumont, Professeur émérite à l’Université Clermont Auvergne, Président de la Ferdi
Mathias Bernard, Président de l’Université Clermont Auvergne
François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France (par vidéo)
Le principe d’explication des comportements par les gains attendus et leur probabilité est à la base du calcul économique et s’est développé au siècle dernier dans les travaux des économistes, notamment dans ceux de Maurice Allais, prix Nobel d’économie. Que doivent vraiment ces travaux à Pascal ? Les travaux de Pascal livrent-ils d’autres leçons pour l’analyse économique contemporaine, en particulier s’agissant de la distinction entre comportements «intéressés » et « désintéressés »? Finalement quelle est aujourd’hui la place de Pascal dans l’histoire de la pensée économique ?
Modératrice
Annie-Lou Cot, Professeur émérite à l’Université de Paris I, Centre d’économie de la Sorbonne
Intervenants principaux
Laurent Thirouin, Professeur émérite à l’Université de Lyon II, IHRIM.
Pascal : composer l’aléa ou composer avec l’aléa « Travailler pour l’incertain »
Bertrand Munier, Professeur émérite de l’Université de Paris I, Président de la Fondation Maurice Allais
Le triangle économique de Pascal
Pierre-Charles Pradier, Maître de Conférences à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Risque et intérêt individuel : la place de Pascal dans l’histoire de la pensée économique
Partenaire capital de l’entreprise d’assèchement des marais poitevins et de l’organisation des carrosses à cinq sols, mais aussi entrepreneur innovateur avec la « pascaline », Pascal montre comment l’initiative privée peut contribuer à produire des biens publics, mais aussi quelles difficultés elle rencontre si elle n’est pas soutenue ou régulée par l’État
Modérateur
Jean-Michel Severino, Président d’Investisseurs et partenaires, ancien Directeur Général de l’AFD, responsable de la Chaire investissement d’impact de la Ferdi
Intervenants principaux
Ghislain Deslandes, Professeur à l’ESCP Business School et ancien directeur de programme au Collège International de Philosophie
Penser les sciences de gestion avec Pascal
Anne-Laure Sellier, Professeure de sciences comportementales à HEC Paris
Pascal pouvait-il ne pas être entrepreneur ? Continuité de l’action et de la pensée
Patrick Plane, Directeur de recherches au CNRS, CERDI-UCA et Directeur de programme Ferdi
Pascal, l’entrepreneuriat, les partenariats public-privé
De nombreux thèmes économiques importants, en particulier pour « l’économie du monde » seront abordés et discutés. Les pensées de Pascal sur la justice rejoignent-t-elles la théorie contemporaine de la justice ? Pascal est-il woke ou au contraire conservateur ? Quelle est la portée actuelle de ses remarques sur le prêt à intérêt et le mohatra ? Quand les politiques de développement illustrent-t-elles le propos selon lequel « qui veut faire l'ange fait la bête » ? Les objectifs universels du développement durable des Nations unies tombent-ils sous le coup de la critique pascalienne ?
Modérateur
Patrick Guillaumont, Professeur émérite à l’Université Clermont Auvergne, Président de la Ferdi
Intervenants principaux
Marc Fleurbaey, Professeur à l’École d’économie de Paris (PSE)
La théorie contemporaine de la justice à la lumière de Pascal
Bernard Gazier, Professeur émérite à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Président de la Société de Port-Royal
Finance, violence et justice selon Pascal
Tony Gheeraert, Professeur à l’Université de Rouen, Vice-président de la Société des Amis de Port-Royal
Pascal, woke ou conservateur ?
Grégoire Rota-Graziosi, Professeur au CERDI-UCA, Directeur de programme Ferdi
« Qui veut faire l’ange fait la bête » : leçons pour la politique économique
Jean-Michel Severino, Président d’Investisseurs et partenaires, ancien Directeur Général de l’AFD, responsable de la Chaire investissement d’impact de la Ferdi
Les objectifs de développement durable des Nations unies : leur universalité au regard de la critique pascalienne
Y a-t-il un sens de l'histoire dans l'œuvre de Pascal ? S’agissant des relations entre le développement économique et les fins ultimes de l'homme, René Laurentin opposait naguère une conception « pascalienne » de discontinuité et une autre « teilhardienne » de continuité. Dans quelle mesure ces deux conceptions telles qu'elles ressortent des œuvres des deux auteurs s’opposent-elles ? Sont-elles irréconciliables ? Peut-on identifier chez l’un et l’autre une philosophie du développement ? Se rejoignent-ils dans leurs interrogations sur l'histoire de la Chine ?
Modérateur
Laurent Thirouin, Professeur émérite à l’Université de Lyon II, IHRIM
Intervenants principaux
Gérard Ferreyrolles, Professeur émérite à la Sorbonne Université
Le « sens de l'histoire » chez Pascal : le sens comme direction et le sens comme signification
Pierre Jacquet, Professeur à l’École des Ponts, ancien Président du Global Development Network
Signification du développement économique : un éclairage pascalien
François Euvé, Professeur au Centre Sèvres, Rédacteur en chef de la revue Études
Sens de l’histoire et avenir de l’homme selon Teilhard de Chardin
Bertrand Munier, Professeur émérite de l’Université de Paris I, Président de la Fondation Maurice Allais
Le développement économique chez Pascal et Teilhard : deux systèmes en miroir
Tony Gheeraert, Professeur à l’Université de Rouen
Doit-on finalement opposer Pascal et Teilhard ?
Laurence Plazenet, Professeur de Littérature française (XVIIe siècle) à l’Université Clermont Auvergne, Directrice du Centre international Blaise Pascal, IHRIM
Patrick Guillaumont, Professeur émérite à l’Université Clermont Auvergne, Président de la Ferdi