La vulnérabilité économique est définie comme le risque, pour un pays, d’être durablement affecté par des chocs exogènes récurrents. De plus en plus de recherches montrent que la vulnérabilité et l’instabilité sont des obstacles à la croissance, à la réduction de la pauvreté et au développement durable. En tant que facteur structurel, la vulnérabilité ne dépend pas de la volonté des Etats, alors qu’elle influence, elle-même, leurs politiques publiques. La vulnérabilité économique structurelle rend les opportunités de développement inégales : en tant que handicap structurel au développement, affectant principalement les pays les moins avancés, elle est une des principales sources des inégalités entre nations. C’est effectivement le cas non seulement pour la vulnérabilité économique et son effet sur la croissance mais aussi pour la vulnérabilité physique au changement climatique et son effet sur le développement durable. C’est donc en raison de cet impératif d’équité que la vulnérabilité économique se doit d’être prise en compte lors de la conception des politiques publiques et notamment pour l’allocation de l’aide publique au développement.
Lors de la conception de telles politiques, il est important pouvoir se baser sur une mesure simple, claire et adaptée de la vulnérabilité économique structurelle ainsi que de la vulnérabilité au changement climatique. La mise au point de telles mesures permettrait également de renforcer les arguments en faveur de leur utilisation non seulement pour l’allocation de l’aide publique au développement mais aussi des ressources allouées à l’adaptation au changement climatique. De même, cela mettra en avant les moyens de prendre en compte la vulnérabilité structurelle dans l’actuelle formulation des nouveaux objectifs du développement post-2015.
Ces mesures adaptées de la vulnérabilité structurelle se doivent donc d’inclure une approximation de la taille des chocs ainsi que de l’exposition à ces mêmes chocs, basée sur des composants non-influencés par les politiques publiques contemporaines. Une attention spéciale sera donnée à l’indice de vulnérabilité économique (EVI) utilisé par les Nations-Unis pour l’identification des pays les moins avancés ainsi qu’à l’indicateur de vulnérabilité physique au changement climatique (PVCCI) développé par la FERDI et à leur possible besoins de modifications.
Cette session couvrait les questions suivantes : Comment la vulnérabilité économique structurelle peut-elle être mesurée le plus efficacement, quel est son impact sur la qualité des politiques publiques, comment peut-elle être utilisée comme un critère d’équité pour l’allocation de l’aide, de la même manière, comment la vulnérabilité au changement climatique peut-elle être mesurée et utilisée pour l’allocation des ressources de l’adaptation et enfin quelles sont les implications de ces vulnérabilités structurelles pour l’agenda post-2015.
La session était présidée par Patrick Guillaumont, Professeur émérite à l'Université d'Auvergne (CERDI), et président de la FERDI.
Les principaux intervenants comprenaient (outre le président): Mark McGillivray, professeur en développement international à l’Alfred Deakin Research Institute de l'Université de Deakin (ADRI), Melbourne, Vinod Thomas, Directeur général du groupe d'évaluation indépendant de la Banque asiatique de développement; Désiré Ventacachellum, Directeur des Opérations, Banque africaine de développement. Des experts de plusieurs autres institutions ont également pris part à la discussion.