La faculté des sciences juridiques, économiques et sociales AïnChock de l’université Hassan II - Casablanca, a organisé une conférence Les logiques et la portée des modèles économiques les 22 et 23 mars 2018, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Accueillies par le président de Université Hassan II, Idriss MANSOURI et le doyen de la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Abdellatif KOMAT, plus d’une centaine de personnes ont assisté à l’ouverture de la conférence par les ministres Said AMZAZI, et Mohamed BOUSSAID et le haut-commissaire au Plan et ancien ministre Ahmed LAHLIMI ALAMI.
Fouzi MOURJI, professeur à l'université Hassan II et senior fellow Ferdi, était un des organisateurs de cette conférence à laquelle Patrick GUILLAUMONT et Sylviane GUILLAUMONT JEANNENEY ont participé.
La conférence a traité de nombreux sujets liés à l’économie du Maroc. [Voir programme]
Intervenant à l’ouverture de la conférence sur la question « Y-a-t-il un piège de l’émergence? », Patrick Guillaumont a centré son discours sur deux points : quels sont les fondements analytiques et empiriques de la notion de piège de revenu intermédiaire? et quelles en sont les implications politiques au niveau national et international?
En analysant les différents tests fournis à l’appui de l’hypothèse de piège de revenu intermédiaire et en opérant d’autres tests dont l’objectif était de détecter si la croissance d’un pays sur une période longue montre un essoufflement une fois passé un certain seuil de revenu, Patrick Guillaumont constate qu’il n’y a pas rigoureusement de piège d’émergence, mais des risques propres à chaque étape de développement et de plus en plus dépendants des choix autonomes des pays.
Pour le Maroc, par exemple, les ralentissements de la croissance perçus sur les 50 dernières années peuvent correspondre à la conjoncture mondiale ou à d’autres facteurs spécifiques au Maroc, mais ne sont pas nécessairement le symptôme d’un piège d’émergence.
Ce résultat suggère qu’il n’y a pas de raison de ne pas différencier l’application de certaines mesures internationales en fonction de l’appartenance à une certaine catégorie de revenu, et que l’importance de ces mesures doit être significativement décroissante à mesure qu’augmente le niveau de revenu, mais qu’elle doit aussi prendre en compte les facteurs de vulnérabilité qui affectent de façon spécifique les pays.