L’innovation financière au service de l'entrepreneuriat agricole dans l’UEMOA

La conférence était organisée par la chaire "Politiques de modernisation agricole en Afrique" de la Ferdi et l’association ALFA avec le soutien d'InVivo.

L’UEMOA vise une réorientation stratégique de sa politique agricole en diversifiant les sources de financement et en impliquant davantage le secteur privé, dans une approche intégrée des chaînes de valeur agricoles.

L’Institution régionale a en effet constaté que l’offre de crédits est souvent inadaptée : la maturité des prêts bancaires est trop courte, les taux d’intérêt sont élevés au regard de la rentabilité des activités, et la standardisation des produits financiers est peu compatible avec les fluctuations des activités agricoles. De plus, les exigences en matière de collatéral butent sur la surface patrimoniale très limitée des acteurs concernés et la précarité des statuts fonciers. Les institutions de développement dédiées au secteur privé (comme la SFI, Proparco, la DEG, le FMO, etc.) peuvent voir leurs objectifs de gestion des risques entrer en conflit avec les objectifs d’impact.

Quelles solutions pour pallier l’inadéquation entre l’offre et la demande de financement dans le secteur privé agricole ?
Comment attirer plus de capitaux vers un secteur perçu comme trop risqué ?

La FERDI a étudié en partenariat avec la Commission de l’UEMOA l'architecture d’un véhicule d’investissement de type « blended finance », qui devrait permettre à la fois d’atténuer les risques, d’accélérer la rentabilité des investissements et d’amplifier les impacts positifs, environnementaux et sociaux, du développement de l'entrepreneuriat agricole dans l'UEMOA. 

La conférence a présenté et discuté les principales caractéristiques et la faisabilité de cet instrument financier. Celui-ci est géré par des professionnels de la gestion d’actifs, mixe des ressources publiques, philanthropiques et privées, et est exclusivement  dédié au secteur de l’agriculture et de l’élevage en Afrique.

Participants : Porteurs de projets, chefs d’entreprises, investisseurs, fondations, bailleurs de fonds, institutions financières, administrations publiques, organisations régionales. Ensemble, ils ont examiné cet instrument conçu pour accompagner jusqu’à une centaine d’entreprises agricoles africaines « championnes », capables de stimuler la structuration de chaînes de valeur incluant les petites exploitations agricoles familiales.