Financements concessionnels en faveur des PMA : défis et perspectives dans le contexte actuel de crise - Session FfD4

3 juillet 2025, Séville

Session parallèle à la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement du développement (FfD4).

Date : 3 juillet 2025

Heure : 8h30 - 10h00

Lieu :  FIBES Sevilla Exhibition and Conference Centre. Room Side event 4 

Format : en présentiel

Organisateurs : Ferdi et le Bénin, en collaboration avec le Centre de développement de l’OCDE, UNU-WIDER et OHRLLS dans le cadre du LDC-V Monitor

Objectifs de la session

Compte tenu des nombreux défis actuels auxquels les Pays les moins avancés (PMA) sont confrontés, le panel s’interrogera-sur les moyens de maintenir à court et moyen terme un important financement concessionnel du développement des PMA, notamment à travers une réforme des règles d’allocation des institutions financières multilatérales, mais aussi par une attention accrue des bailleurs de fonds bilatéraux aux caractéristiques des PMA dans le choix de leurs priorités de financement.

Il examinera aussi simultanément la capacité des PMA de compenser le cas échéant une réduction des financements externes par un effort fiscal accru et à moyen terme par une transformation structurelle réduisant leur vulnérabilité.

Cette session interactive permettra d'approfondir les points soulevés, de confronter les idées et d'explorer des solutions concrètes. 

Elle réunira des représentants de plusieurs PMA et donateurs, ainsi que des chercheurs spécialisés dans le financement de ces pays. 

La conclusion devra offrir une synthèse des principaux points abordés et les recommandations émergentes. 

Contexte

Particulièrement contraints dans leur capacité de mobiliser suffisamment de ressources domestiques ou sur les marchés internationaux, les PMA restent encore nombreux à dépendre en large partie de financements concessionnels pour assurer leur développement.

Le Programme d’action de Doha pour les PMA, adopté en 2022 sous l’égide des Nations unies reconnaît à ce titre que « les PMA sont largement tributaires des ressources publiques pour financer les besoins en matière de développement durable » ainsi que « la forte dépendance des pays les moins avancés à l’égard des ressources extérieures, dont l’APD ». 

Cependant, si les défis auxquels sont confrontés les PMA sont, par définition, structurellement importants, l’évolution récente de l’architecture internationale du financement du développement ne semble pas favorable à ces pays. Au contraire, plusieurs facteurs de risque menacent aujourd'hui la pérennité des flux financiers à destination de ces pays.

Parmi ces risques figure celui de l’évolution des priorités des bailleurs internationaux en faveur du financement – certes justifié – des biens publics mondiaux (BPM), en particulier l’atténuation du changement climatique. Ce BPM nécessitant la mobilisation de montants considérables, son financement est susceptible de détourner des fonds initialement destinés au développement des pays les plus pauvres et les plus vulnérables c’est-à-dire des pays où l’intérêt de financer l’atténuation au regard de l’objectif premier, celui de réduire les émissions, est limité. La multiplication des engagements financiers des bailleurs internationaux pour financer la lutte contre le changement climatique et la promotion des autres BPM dans les pays émergents et en développement (atténuation et adaptation au changement climatique, biodiversité, fonds de pertes et dommages, plastiques...) risque d’accentuer ces effets d’éviction.

A cela s’ajoute une réallocation constatée depuis 2022 des ressources financières internationales en faveur de l’Ukraine pour répondre aux besoins urgents de reconstruction et de soutien humanitaire, et qui semble avoir amoindri la capacité des bailleurs de fournir des financements concessionnels aux PMA.

Ces risques sont d’autant plus prégnants qu’ils s’accompagnent d’une tendance nouvelle mais potentiellement durable de réduction de l’aide publique au développement de la part des principaux bailleurs du CAD de l’OCDE, eux-mêmes confrontés à leurs propres défis économiques que ce soit le financement des BPM, le vieillissement ou le niveau de la dette publique. Les financements concessionnels à destination des PMA pourraient alors se raréfier.

Cette tendance se trouve amplifiée par la nouvelle donne géopolitique et géoéconomique provoquée par les premières décisions de la nouvelle administration américaine. Les perturbations du commerce international qui en résultent risquent d’affecter durement les PMA. En outre, la montée de l’incertitude et donc de l’instabilité des marchés financiers internationaux touche particulièrement les créanciers les plus fragiles. Au-delà de la baisse subite des financements américains aux pays en développement, notamment aux PMA, cette situation pourrait se traduire en outre par une contraction des opportunités d’accès aux marchés internationaux de capitaux pour les pays frontières parmi lesquels certains PMA.


Cette session fait suite à l’événement « Les PMA dans l’architecture internationale du financement du développement », organisé lors des Journées d’action du Sommet de l’ONU pour l’avenir par la Ferdi, l’OHRLLS et les missions permanentes du Népal et de la France auprès des Nations unies, en collaboration avec l’OIF, avec des interventions de Rabab Fatima et Shari Spiegel.

Lors de cet événement, il avait été convenu que le financement du développement des PMA devait constituer une priorité centrale de la Conférence FfD4. Les panélistes de ce précédent événement ou leurs représentants seront invités à ce side event à Séville, avec une priorité accordée à des intervenants de haut niveau issus des PMA.