Initié lors de la quatrième conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés (PMA) à Istanbul en Turquie en Mai 2011, le Programme d’Action d’Istanbul (IPoA) consiste en un ensemble complet de mesures visant à surmonter les faiblesses structurelles et les vulnérabilités des 48 Pays les moins avancés (PMA).
L'examen à mi-parcours de ce programme d'action était organisé du 27 au 29 mai 2016 à Antalya par les Nations Unies et le gouvernement turc.
Lors de cette conférence, la Ferdi a co-organisé trois événements parallèles avec ses partenaires :
Patrick Guillaumont, Président de la Ferdi a participé aux conférences suivantes :
28 Mai 2016 : 12h00 – 13h30 Room TBA (voir programme ci-dessous)
29 mai 2016 : 10h-13h, Room Atlantic
vendredi 27 mai 2016 : 13h15-14h45 Room Adriatic II
Organisateurs : UN DESA - Committee for Development Policy / Ferdi
L'objectif de cet événement parallèle était de permettre aux participants de déterminer ce que les partenaires du développement devraient mettre en place pour un engagement plus efficace et pour faciliter la progression des PMA vers la sortie de la catégorie et une transition douce.
Depuis plusieurs années, le Secrétariat du Comité des politiques de développement du département des affaires sociales et économiques des Nations Unies (UN DESA-CDP) pourvoit l'information sur l'identification des pays les moins avancés (PMA) et documente les mesures prises par la communauté internationale en leur faveur. Il met à la disposition des PMA un catalogue complet des mesures de soutien internationales. Toutefois, les pays aspirant à sortir de la catégorie PMA ont des difficultés importantes à identifier les mesures spécifiques dont ils bénéficient en tant que PMA mais qu'ils pourraient perdre à leur sortie de la catégorie.
Le CDP a donc développé une palette d'outils de diagnostic (voir présentation : Graduation Diagnostics Toolkit: Assisting LDCs in better understanding implications of leaving the LDC category) de sortie de la catégorie des PMA permettant aux pays concernés de répertorier l'usage qu'ils font des aides spécifiques en évaluant les avantages liés à chaque à chaque type d'aide, et à préparer leur sortie de la catégorie. La première partie de la conférence a présenté cette palette d'outils et a permis la discussion sur les fonctionnalités nécessaires pour maximiser l'impact de ces outils dont l'objectif est de réduire les incertitudes liées à une sortie de la catégorie.
Toutefois, une meilleure connaissance et un meilleur usage des mesures de soutien pour la sortie de la catégorie des PMA restent insuffisants. Il est en effet très important de comprendre dans quelle mesure les aides sont efficaces pour le développement durable et comment leur impact peut être amélioré. L'amélioration de l'impact des mesures de soutien est le thème du prochain ouvrage publié par la Ferdi Out of the trap. Supporting the LDCs. Celui-ci a été présenté en deuxième partie de la conférence.
L'objectif de cet événement parallèle était de permettre aux participants de déterminer ce que les partenaires du développement devraient mettre en place pour un engagement plus efficace et pour faciliter la progression des PMA vers la sortie de la catégorie et une transition douce.
Modérateur : Mr. Cheick Sidi Diarra, former USG of UN-OHRLLS
Présentations :
Panélistes :
Voir note de présentation des Nations Unies ci-dessous.
samedi 28 mai 2016 : 13h15-14h45 Room Adriatic I
Organisateurs : le Bénin, le Bangladesh, la France, Kiribati, la Suède, UNCDF, UNDESA,OHRLLS et Ferdi
L'objectif du panel était de mettre en évidence comment le financement du développement pourrait réduire les risques les plus importants auxquels les PMA font face.
Le développement durable des PMA est menacé par les différentes formes que peut prendre la vulnérabilité, celle-ci pouvant être économique, sociale ou environnementale. La vulnérabilité se définit comme le risque d’être durablement affecté par des chocs exogènes, qu’ils soient externes ou naturels. Elle peut être combattue soit par la réduction des chocs soit par l’adaptation aux chocs. Cette distinction, généralement usitée à l’égard du changement climatique, peut également s’appliquer à toute autre forme de vulnérabilité.
En partenariat avec le Bénin, le Bengladesh, Kiribati, la Suède, la France, UNCDF, UNDESA et OHRLLS, la Ferdi a organisé un événement parallèle dont l’objectif était de mettre en évidence comment le financement du développement pourrait réduire les risques les plus importants auxquels les PMA font face. Ce sujet a été l’objet d’un ouvrage collectif publié par la Ferdi.
Différentes approches innovantes de couverture des risques ont été présentées (allocation concessionnelle entre pays taillée sur mesure, instruments financiers tels que les garanties pour le développement) et il a été discuté de la manière dont ces mécanismes de couverture peuvent être appliqués et améliorés dans les PMA et autres pays vulnérables. La conférence a également examiné comment le financement national et international peut mieux viser les populations les plus pauvres et les plus vulnérables.
L’événement a réuni :
Représentants de haut-niveau de PMA
Représentants de haut-niveau de pays développés et d’institutions internationales
* A lire : Boussichas M. and P. Guillaumont; Eds, Financing Sustainable Development: Addressing Vulnerabilities, Economica, Paris, 2015.
Dimanche 29 mai 2016 : 13h15-14h45 Room Adriactic II
Le LDCIV Monitor - un partenariat de huit institutions liées au développement dont l’objectif est de fournir une évaluation indépendante de l’exécution du programme d’Action d’Istanbul pour les PMA - a organisé cet événement dont l’objet était d’apporter une contribution factuelle et à visée politique au processus de l’IPoA en examinant les expériences récentes de développement des PMA et la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre du programme d’action. Le deuxième rapport du LDC IV Monitor : Tracking Progress, Accelerating Transformations: Achieving the IPoA by 2020 a été présenté lors de cet événement .
Le LDCIV Monitor est un partenariat de huit institutions liées au développement dont l’objectif est de fournir une évaluation indépendante de l’exécution du programme d’Action d’Istanbul pour les PMA. Dans le cadre de l’examen à mi-parcours, le LDCIV a organisé un événement parallèle Examen à mi-parcours du Programme d'Action d'Istanbul (IPoA) : Suivre les progrès et accélérer la transformation dont l’objet est d’apporter une contribution factuelle et à visée politique au processus de l’IPoA en examinant les expériences récentes de développement des PMA et la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre du programme d’action.
L’événement fut l’occasion de :
Il est attendu que cet événement fournisse des éléments prospectifs nouveaux, indépendants et impartiaux sur la mise en œuvre de l’IPoA dans le contexte de l’agenda 2030 du développement durable. Il vise en premier lieu les décideurs politiques, les professionnels et les experts du développement
Panel Speakers
HE Dr Kerfalla Yansane, Minister of State and Advisor, Guinean Presidency
HE Ambassador Inigo Lambertini, Deputy Permanent Representative of Italy to the United Nations
Mr. Yahya Gülseven, Senior Expert at External Affairs and Partnership Department, Turkey International Cooperation and Development Agency (TIKA)
Launch of the Report “Tracking Progress, Accelerating Transformation: Achieving the Istanbul Programme of Action by 2020”.
Introduction :
Modérateur:
Dr Debapriya Bhattacharya, Chair, LDC IV Monitor and Distinguished Fellow, Centre for Policy Dialogue (CPD), Dhaka
Side event organized by the UNDP Regional Bureau for Africa:
28 May 2016
The UNDP regional Bureau for Africa organized a side event on the “Emerging Opportunities and Risks of LDCs Graduation in Africa in the Context of the SDGS” during the midterm review of the IPoA. Professor Guillaumont from FERDI participated to this event as panelist. The session was chaired by Ms Cihan Sultanoglu, assistant secretary general and director of the regional bureau for Europe and the commonwealth of independent states of UNDP.
M. Ayodele Odusola, Chief economist and head of strategy and analysist team at the UNDP regional bureau for Africa was one the presenters at the event. He presented the preliminary findings of a report on opportunities and risks for graduation. M. Yerzhan Ashikbaev, Deputy Minister of foreign affairs of the republic of Kazakhstan highlighted some opportunities and threats associated to graduation and developed the cooperation between Kazakhstan and some LDCs. Abdoulaye Bio Tchane, minister of state in charge of planning and development of Benin explained the external and endogenous shocks facing LDCs and the way to fight vulnerabilities and shocks.
Professor Guillaumont provided at this event some advises and policies. He first explained the changes of attitude of LDCs towards graduation after the adoption of the IPoA from fear to graduation will. He also stated that countries graduating from the category may likely face high vulnerability. Therefore the smooth transition should help them sustain their development since the risk of falling back into the category is inexistent. Graduation should be considered as development. The risks and opportunities are different from one country to another and most of the opportunities are ambivalent. The dependence of Nepal in remittances is an example.
29 mai 2016 : 10h-13h, Room Atlantic
La Table Ronde de Haut-Niveau sur « Les crises multiples et nouveaux défis, et la mobilisation des ressources financières pour le développement et le renforcement des capacités » représentait une opportunité unique de s’engager à accélérer les actions allant dans le sens de la mise en oeuvre de:
La table ronde a été co-présidée par l'Honorable Manassé Maelanga, Vice-Premier Ministre des Îles Salomon ; et S.E Annemie Neyts Uyttebroeck, Ministre d'État de la Belgique. M. Mahmoud Mohieldin, premier Vice-Président de la Banque mondiale en a été le conférencier principal. Nous ont rejoint les panélistes suivants: Mme Cihan Sultanoglu, Administratrice assistante et Directrice du Bureau régional pour l'Europe et la Communauté des États indépendants du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; le Professeur Patrick Guillaumont, Président de la Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (Ferdi) et professeur émérite à l’Université d'Auvergne ; M. Chandra Prasad Dhakal, Président exécutif de la Banque Global IME ; et le Professeur A. Arif Ergin, Chef du Conseil Scientifique et Technologique de Turquie (TUBITAK). M. Amir Mahmoud Abdulla, Directeur exécutif adjoint du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ; et M. Federico Bonaglia, Directeur adjoint du Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ont participé en tant que modérateurs.
Les PMA sont particulièrement vulnérables à cause de leur dépendance aux ressources naturelles et leur capacité limitée à gérer et à résister aux chocs. Il est donc crucial de transformer leurs ressources naturelles en actifs de capitaux durables. Au cours des 15 prochaines années, de nombreux défis devront encore être relevés pour le développement des PMA. Ceux-ci incluent les transitions démographiques, la nature changeante de la mondialisation, l'urbanisation, les pressions sur les ressources naturelles et l'impact causé par le changement climatique. À court et à moyen termes, les PMA seront confrontés à la fin du boom des matières premières et à la baisse des entrées de capitaux, ce qui provoquera une augmentation de la dette et des pressions fiscales. La pénurie d'eau empirera au Moyen-Orient et au Sahel, alors que les coûts dus à des inondations de plus en plus fréquentes augmenteront, alourdissant ainsi les budgets des Etats et des ménages.
Les réponses insuffisantes aux chocs auront de graves conséquences pour la stabilité et le développement à long terme. Il y a donc urgence à ce que des efforts globaux soient déployés afin de gérer l'impact de ces chocs et renforcer la résilience.
Le Fonds Vert pour le Climat ne représente qu’une petite portion des $100 milliards alloués pour la lutte contre le changement climatique. Une proposition d'allouer des fonds en fonction de la vulnérabilité des pays pour l'adaptation au changement climatique a ainsi été faite. La nécessité d'un indice de vulnérabilité au changement climatique a également été mise en évidence, puisque des critères objectifs seraient nécessaires pour des allocations basées sur cette vulnérabilité climatique.
La mobilisation d'un éventail de ressources provenant de toutes les sources possibles s’avère cruciale, comme par exemple le Programme de résilience du Pacifique. Les mécanismes fiscaux anticycliques pourraient constituer une importante stratégie d'adaptation. Les marchés de capitaux privés ont été aussi mentionnés comme autres sources pour assurer contre les risques des catastrophes naturelles. L’assurance en général est un outil qui pourrait être utilisé plus largement afin de faire face à une variété de risques et de vulnérabilités.
Les PMA ont besoin de plus de soutien dans les domaines de la recherche et du transfert des technologies, puisque l'innovation est un élément-clé pour l'adaptation et l'atténuation des effets du changement climatique. La banque de technologies pourra être une solution pour renforcer les réseaux nationaux de recherche déjà établis dans les PMA et pour renforcer leurs capacités.
Il a été souligné que, pour faire face à la baisse et à la volatilité des prix des produits de base, aux épidémies, aux catastrophes naturelles et aux autres crises et défis, un changement radical devra être réalisé : passer à une étape de préparation proactive au lieu de simplement réagir suite à une crise. Ce changement passe par le renforcement des systèmes d'alerte d’urgence, la préparation de stratégies de réduction des risques de catastrophe, et l'établissement d’une autorité nationale pour la réduction des risques. Plusieurs participants ont également mentionné que les crises humanitaires, le terrorisme, l'extrémisme et d'autres formes de conflit devaient aussi être abordés dans le contexte de la lutte contre les vulnérabilités.
Un fort soutien international devrait aller de pair avec la mobilisation des ressources nationales. Il a été estimé que le renforcement de la mobilisation des ressources nationales pourrait faire augmenter de 2% le PIB, plus de trois fois supérieur à l’actuelle Aide Publique au Développement, qui demeure stagnante et hors du contrôle des PMA. Le besoin d'une coopération technique et d’initiatives conjointes sur le renforcement des systèmes fiscaux a été mis en évidence, notamment dans le domaine de la capacité de contrôle fiscal, celle-ci étant cruciale pour la mobilisation des ressources nationales et nécessitant le soutien des partenaires au développement.
Les systèmes de protection sociale ont été mentionnés comme étant les moyens les plus efficaces pour faire face aux multiples dimensions de la pauvreté, dans le cadre d’un programme global des gouvernements pour lutter contre cette vulnérabilité persistante. En outre, il a été souligné que des approches spécifiques à chaque pays étaient nécessaires, de même qu’une plus grande attention sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. Les réseaux de banques locales, en collaboration avec les institutions financières internationales, pourraient ainsi coopérer sur la mobilisation des ressources. Le secteur privé pourrait bâtir un capital humain fort, booster l'innovation technique, et générer de l'emploi. Un partenariat entre le secteur privé, les partenaires au développement et les banques locales est donc nécessaire.
La discussion a mis en évidence la nécessité d'améliorer l'efficacité de l'aide, sa prévisibilité et sa transparence, et de mettre davantage l'accent sur sa qualité et sa distribution, puisque l'Aide Publique au Développement joue un rôle de catalyseur dans le renforcement des capacités locales et complète les efforts des PMA pour atteindre leurs objectifs de développement durable. Plusieurs moyens de rendre l'APD plus efficace ont été mentionnés, tels que maintenir les pays donateurs responsables, veiller à ce que les PMA bénéficient de prêts concessionnels afin de ne pas mettre en danger la viabilité de leur dette, ainsi qu’une nouvelle comptabilité des prêts qui inciterait les Etats Membres à en accorder plus aux PMA.
Il a été souligné que davantage de soutien aux PMA était nécessaire pour renforcer leurs capacités en données statistiques. Les efforts actuels ont été reconnus, y compris le partenariat mondial sur les données des Objectifs de Développement Durable et les efforts visant à améliorer les capacités des autorités travaillant sur les statistiques.