Par Jean-Claude BERTHELEMY, Professeur à l’université Paris 1, dont il a dirigé le département d’économie, co- directeur de l’axe de recherche « Economie du développement durable » du centre d ’économie de la Sorbonne et Arnaud MILLIEN, Enseignant-chercheur au centre d’économie de la Sorbonne où il prépare une thèse sur l’effet de la fiabilité de l’offre d’électricité sur le comportement des ménages et des firmes.L’introduction en 2015 de l’électricité comme composante importante d’un Objectif de Développement Durable (ODD), est novatrice, et devrait stimuler la recherche sur l’apport de l’électrification au développement. Cet article expose un projet, initié par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI), visant à y contribuer par la création d’une cartographie intelligente des projets d’électrification décentralisée, la «Collaborative Smart Mapping of Micro-grid Action» (CoSMMA).L’apport de l’électrification au développement a été jusqu’à présent largement ignoré par les économistes du développement, ou, au mieux, conçu comme une évidence ne justifiant pas de recherches spécifiques. Dans le nouveau contexte créé par les ODD, il va être nécessaire de mesurer et vérifier les impacts de projets d’électrification, à un moment où l’arrivée du renouvelable crée, par ailleurs, les conditions d’une révolution dans les stratégies d’élec- trification, en permettant de promouvoir des projets décentralisés, seuls à même d’apporter des solutions aux vastes zones qui sont pour longtemps hors de portée des grands réseaux électriques.Ce champ de recherche est particulièrement important pour l’Afrique qui accuse un retard de développement dramatique en la matière : 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité en 2017, alors que les progrès tech- nologiques récents apportent des solutions crédibles pour combler ce retard. Ces solutions résident dans l’électrification décentralisée utilisant des sources d’énergie renouvelables, en particulier le solaire, très abondantes sur une grande partie des territoires africains. La modularité, la souplesse de concep- tion, la rapidité de déploiement et la baisse continue des coûts font du solaire une solution appropriée pour l’électrification en Afrique, éventuellement en combinaison avec d’autres énergies renouvelables (hydraulique, éolien, biomasse, géothermie)...A lire sur : https://www.mediaterre.org/energie/actu,20180710082117,11.html