Régulation internationale et inclusion financière. Entre impasse et renoncements

Après la grande crise de 2007/2008, le renforcement des règles imposées aux acteurs du système financier mondial visait à préserver une stabilité financière considérée comme un "bien commun". Mais cette volonté de protéger l’intégrité du système ne devait pas se faire au détriment d’une plus grande inclusion financière si dépendante des paiements transfrontaliers et du développement d’une offre de crédit pour les PMEs dans les pays en développement. Or c’est bien ce qu’on constate aujourd’hui et cette note explique par quel processus ces effets négatifs se sont installés.

D’un côté, l’attrition préoccupante du nombre de banques correspondantes, caractéristique du « de risking » ou dérive institutionnelle dans l’application des règles de LBC/FT, contribue à fragiliser les pays les plus vulnérables. De l’autre la difficulté et le coût élevé de la collecte de données financières condamnent les banques locales à l’utilisation du modèle « standard » d’analyse de risques des normes prudentielles (Bale 3) qui repose sur l’existence d’agences de notation, encore trop peu nombreuses à noter les entreprises africaines. 
Il semble bien que la communauté internationale se retrouve finalement confrontée à la nécessité de faire évoluer ces règles au risque de les voir être ouvertement contournées et de contrarier durablement les perspectives de création d’emploi dans des pays dont le développement des PMEs en est le principal moteur. Entre impasse, fausses ou vraies pistes, l’article amorce une réflexion sur les choix qui s’offrent aux acteurs du système et plus largement à la communauté internationale du développement pour laquelle le développement de l’inclusion financière sur le Continent Africain est un enjeu vital.

Citer

Angely C. (2023) Régulation internationale et inclusion financière. Entre impasse et renoncements. Ferdi Note brève B255, juillet