Introduction : Vers une transformation structurelle en Afrique

Après plus de trois décennies de déclin post-indépendance, la majeure partie de l’Afrique subsaharienne a retrouvé le chemin de la croissance. Tous les principaux indicateurs – croissance, IDE et, surtout, réduction de la pauvreté – sont enfin passés au vert, comme si les douloureuses politiques d’ajustement structurel des années 1990 portaient enfin leurs fruits. Il s’agit d’un changement majeur dont certains leviers sont visibles sur le terrain. Même si elles restent peu mobilisées, les élites africaines ont abandonné bon nombre des idéologies erronées qui ont conduit aux politiques désastreuses des années 1970 et 1980. La majorité des « syndromes » anti-croissance identifiés par Fosu (2008) et leurs manifestations institutionnelles comme le protectionnisme, les entreprises publiques, les monopoles d’exportation et, dans certains cas, l’effondrement total des institutions d’État, ont disparu, tandis que des institutions économiques clés telles que les banques centrales et les douanes ont été largement modernisées et, dans le cas des douanes, parfois même nettoyées [ Voir, par exemple, Cantens, Raballand, Bilangna et...]. Les conditions institutionnelles de base préalables à la croissance ont ainsi été progressivement rétablies, la démocratie s’est étendue et la violence ethnique a reculé, ce qui offre une explication plausible au retour de la croissance.   .../...
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Cadot O., et De Melo J.,(2016) " Vers une transformation structurelle en Afrique" Introduction à la Revue d'économie du développement, vol. 24, pp. 5-17