A deux années de l’échéance mondiale de 2015, les Nations unies ont engagé une série de consultations visant à définir le cadre et le contenu du futur agenda post-2015. L’une des thématiques qui a été identifiée comme revêtant une importance particulière est celle de la durabilité de notre environnement.
La Ferdi et l’Iddri, associées au sein de l’IDGM, ont organisé avec le concours du MAE un nouvel atelier sur l’agenda du développement après 2015.
Il fut l’occasion de faire le point sur les négociations en cours, d’approfondir les débats sur les grands défis de l’agenda post-2015, et de nourrir la consultation thématique du PNUD sur l’intégration de la durabilité environnementale dans le futur agenda.
Cette rencontre fait suite à celle organisée le 9 octobre 2012. Elle a rassemblé les personnalités issues des milieux académique, ministériel, politique, associatif ou des think tanks impliqués dans ces débats.
Résumé
L’Atelier Ferdi - Iddri - MAE sur l’agenda du développement post-OMD a permis de dresser un état des lieux des négociations internationales et de poursuivre la réflexion engagée le 9 octobre 2012 sur les grands défis du post-2015, en intégrant notamment les sujets relatifs à la durabilité environnementale.
Etat des lieux des négociations
Il apparaît que la convergence des processus n’est toujours pas réglée, notamment par la difficulté de traduire précisément et avec pertinence le concept d’universalité de l’agenda et de ses objectifs tant sur le plan thématique que géographique où des approches spécifiques semblent nécessaires pour certaines catégories de pays comme les plus vulnérables.
Parmi les sujets négligés des OMD, sécurité et environnement ont été plus particulièrement abordés lors de cet atelier.
Compte-tenu des liens étroits entre développement et sécurité, l’atelier a souligné l’importance d’une approche intégrée fondée sur l’appui à l’institutionnel et la sécurisation du financement des programmes sociaux dans les pays pauvres et fragiles, et étendue à 4 domaines: eau, énergie, urbanisation, et agriculture.
L’intégration de la durabilité environnementale au sein d’un agenda développement pose problème puisque : - Il existe aujourd’hui peu d’évidences d’une compatibilité entre biodiversité et développement. Trouver des solutions nécessite de mieux analyser les liens et les canaux de transmission entre ces deux dimensions, notamment par l’élaboration d’outils de mesure tel celui présenté par la Ferdi sur la vulnérabilité structurelle au changement climatique.
- Face au caractère incomplet de l’OMD 7, la tentation est grande de vouloir multiplier les objectifs et les indicateurs, d’autant que renoncer à certains éléments de la biodiversité est contestable. Cependant, le besoin de rationalisation des objectifs incite à l’élaboration d’un objectif englobant visant à tout protéger en espérant que celui-ci enclenchera des mécaniques vertueuses pour la protection de la biodiversité.
- Cette intégration passe par une incitation au changement de modèle de production en faveur d’une croissance verte dans tous les pays ; l’agenda post-2015 doit aller dans ce sens. La mise en application d’un agenda de développement vert pourra s’appuyer sur les recommandations méthodologiques de l’OCDE et devra compter sur une réforme des règles de l’OMC, notamment en matière de propriété intellectuelle et de protection et d’exploitation du capital naturel.
Au-delà des indicateurs, il apparaît que les questions de méthode pour atteindre les futurs objectifs préoccupent. L’éventuel successeur de l’OMD 8 devra à ce titre être plus normatif. Par ailleurs, il a été souligné que le futur agenda ne pourra répondre à tous les problèmes de la planète et qu’il est important de considérer pour l’ensemble des sujets l’ensemble des enceintes de dialogue et de décisions, y compris hors du champ multilatéral et y compris celles pour lesquelles 2015 n’est pas nécessairement un jalon. Il a été souligné également la nécessité de mieux équilibrer le principe de souveraineté (qui prévaut à l’ONU notamment) avec celui d’interdépendances d’un monde globalisé, au risque de courir à l’échec des négociations internationales.