Le vendredi 8 mars, Patrick Guillaumont et Laurent Wagner ont présenté au siège de la Banque Africaine de développement à Abidjan les conclusions d'une étude réalisée par la Ferdi à la demande de la Banque Africaine sur la prise en compte des vulnérabilités pour l'allocation des fonds concessionnels.
Le débat sur les critères d’allocation de l'aide repose sur la recherche d'un équilibre entre les besoins des pays et l'efficacité potentielle de l'aide. L’allocation basée sur la performance donne un poids dominant à l’évaluation subjective de la qualité de la politique économique et de la gouvernance (par le biais de différents indices composites) et un poids très faible à l’indicateur objectif qu’est le revenu par habitant. Ces indices subjectifs ont été largement critiqués car ils ne correspondent ni à une véritable mesure de la performance, ni à un élément robuste de l'efficacité de l'aide. Avant tout, ils ne prennent pas suffisamment en considération les besoins réels des pays, en particulier ceux résultant des handicaps structurels auxquels ceux-ci sont confrontés.
En conséquence, la Ferdi a proposé d'introduire d’autres critères à côté des indicateurs traditionnels de l’allocation basée sur la performance, tel que le faible niveau du capital humain, la vulnérabilité économique structurelle, la vulnérabilité au changement climatique ainsi que la violence interne et les risques de violence des pays. Cet ensemble d’indicateurs permet ainsi de prendre convenablement en compte les besoins des pays, leurs capacités et l'impact potentiel de l'aide. Ces idées sont aujourd’hui au centre des préoccupations des principaux donateurs multilatéraux faisant face à la question de plus en plus pressante de la Fragilité des Etats dans le cadre de l’allocation des fonds concessionnels.