Atelier sur l’impact socio-économique de l’électrification décentralisée

13 novembre 2019 > 14 novembre 2019, Paris

Le CLUB-ER et la FERDI dans le cadre de l’IDGM ont organisé un atelier d'échange entre chercheurs et praticiens sur les avancées en matière d'identification et de mesure des impacts des projets d’électrification décentralisée.

FERDI & CLUB-ER ont décidé de s'associer pour structurer un plaidoyer en faveur d'une meilleure évaluation de l'impact des projets d'électrification décentralisée en Afrique. Nous sommes convaincus que des progrès dans ce domaine seraient extrêmement utiles aux promoteurs de projets et aux bailleurs de fonds, en permettant une meilleure identification des bonnes pratiques. De surcroît ils contribueraient à accélérer une atteinte plus rapide des objectifs de développement durable.

La Ferdi et le Club-ER ont donc organisé un atelier pour partager les meilleures pratiques en matière d’évaluation d’impact des projets d’électrification décentralisée.

Cet atelier a réuni des agences d'électrification rurale, des agences d'aide au développement, des promoteurs de projets et des chercheurs, avec deux objectifs:

  • partager leurs pratiques en matière d’évaluation d’impact des projets d’électrification décentralisée,
  • identifier les voies les plus prometteuses pour produire ou améliorer, de manière collaborative, l’évaluation des impacts de ces projets afin d’isoler et partager ces meilleures pratiques avec l’ensemble des acteurs.
Contexte

Jusqu'à présent, le développement de l’électrification a principalement été réalisé par création ou extension de réseaux et les bénéfices pour la population de la connexion à ces réseaux étaient considérés comme relativement évidents.

Les choses évoluent et selon l'Agence internationale de l’énergie (AIE), l'électrification hors réseau devrait fournir, dans les décennies à venir, l'essentiel des nouveaux accès à l'électricité pour les populations souvent isolées en zones rurales ou périurbaines, notamment sur le continent Africain. Or l'électrification décentralisée (« off-grid ») soulève des questions spécifiques non encore posées dans le contexte de l'électrification en réseau. 

Les solutions proposées sont très hétérogènes sur les plans de la technique, de la gouvernance ou du modèle économique et pour espérer le passage à l’échelle, cette diversité doit conduire à rechercher les meilleures pratiques adaptées aux circonstances locales. Or cette approche nécessite de mieux mesurer les impacts de ces solutions sur le développement surtout si l'électrification n’est plus considérée de manière indépendante (satisfaire l’ODD 7) mais plutôt comme un instrument clé du processus de développement

C’est bien le cas dans les zones rurales, en particulier en Afrique, où la majeure partie de la population n'a pas accès à l'électricité. La disponibilité de l'électrification via des systèmes décentralisés le plus souvent d’origine photovoltaïque pourrait déclencher un changement radical et accélérer la réalisation des objectifs de développement durable. À cette fin, tous les acteurs de mise en œuvre de ces projets décentralisés devraient pouvoir les concevoir de manière à maximiser leur impact sur le développement.

Compte-rendu

Introduit par Patrick Guillaumont, président de la Ferdi et Hary Andriantavy, secrétaire exécutif du Club ER, l'atelier a permis d'échanger sur les évaluations d’impact des projets d’électrification décentralisée et d'identifier les voies les plus prometteuses pour produire ou améliorer, de manière collaborative, l’évaluation des impacts de ces projets afin d’isoler et partager les meilleures pratiques avec l’ensemble des acteurs.

L'atelier était organisé en six sessions et deux événements parallèles permettant ainsi de traiter l'ensemble des sujets lié à l'évaluation et la mesure des impacts de l'électricité décentralisée.

Session 1 – Présentation et discussion de quelques articles de recherches et de la Méta-analyse issue de la CoSMMA.

Modération : Patrick Guillaumont, Ferdi
Panélistes :
Jean-Claude Berthelemy, CES – Paris 1 Panthéon Sorbonne, Ferdi • Jörg Peters, Leibniz Institute for Economic Research 

Cette session a permis un état des lieux des travaux de recherche sur l’évaluation des projets d’électrification décentralisée.

Jean-Claude Berthelemy, CES – Paris 1 Panthéon Sorbonne, Ferdi, a présenté la base de données "Collaborative Smart Mapping of Mini-grid Action" (CoSMMA). Cette base collaborative recense les articles de recherche sur les impacts de l’électrification décentralisée publiés au cours de ces dernières années. La base comprend aujourd'hui 125 papiers permettant de récolter de l'information sur les caractéristiques (techniques et de gouvernance) et les effets sur les ODD d'un peu plus de 400 projets dans l'ensemble des pays en développement. La base de données a permis une méta-analyse indiquant que les systèmes utilisés les plus populaires (technologie solaire de taille nano, notamment Solar Home Systems - SHS) ont peu d'effets favorables significatifs, la petite taille des projets ayant tendance à diminuer la fréquence moyenne des impacts positifs des systèmes photovoltaïques utilisés actuellement. Ainsi, les résultats montrent la nécessité de travailler davantage au développement des mini-réseaux plutôt qu'aux solutions individuelles.

De plus, la méta-analyse montre que la gouvernance des projets a un impact significatif sur la réalisation d’effets favorables au développement. Les projets décidés au niveau national ont autant de succès que les projets décidés au niveau local. L'intérêt de la décision au niveau national est de pouvoir mobiliser plus de compétence; l'intérêt de la décision au niveau local est d'être mieux à même d'identifier les besoins et attentes de la population et de les prendre en compte.

Jörg Peters, Leibniz Institute for Economic Research, a présenté une revue de la littérature apportant un éclairage complémentaire à la CoSMMA sur l’accès à l’électricité. 

Cette revue remarque une forte concentration géographique des études faites sur le sous-continent indien, ce qui pose question sur la généralisation des résultats pour le continent africain. En outre, les résultats des études sont très partagés : pour certains auteurs l'électricité décentralisée a un fort impact sur le développement, alors que pour d'autres les conclusions sont bien plus modestes. Cette différence de résultat peut s'expliquer par les méthodes utilisées (la méthode RCT - Randomized Controlled Trials- donne des résultats moins positifs par exemple). Toutefois, certains résultats sont significatifs : il semble par exemple clair que sur le continent africain les mini-réseaux et les systèmes individuels solaires (SHS) sont des solutions économiquement plus adaptées que l'extension de réseau pour répondre au besoin des populations. Toutefois, les effets positifs attendus de ces solutions sont fortement diminués par le manque de viabilité des programmes (il existe peu d’exemples de programmes dépassant le stade de projet pilote), par le manque de qualité des solutions proposées, et par le prix de l’électricité, ce dernier point restant une préoccupation majeure pour les usagers, et encore plus pour les populations pauvres situées principalement dans les zones rurales. Ainsi, un des points cruciaux pour accélérer l'accès à l’électricité pour tous est l’attribution de subventions pour aider les projets de mini-réseaux décentralisés à être viables économiquement.

Session 2 – Le Multi-Tier Framework (MTF), de l’accès à l’électricité aux impacts sur le développement

Modération et panéliste : Angus Vantoch-Wood, Carbon Trust
Panélistes : •
Carsten Hellpap, Innovative Infrastructure Development • Clément Silavwe, Agence d’électrification rurale de Zambie • Jens Weinmann, ESMT, Berlin

Le Multi-Tier Framework (MTF) développé en 2011 dans le cadre de l’initative Sustainable Energy for All résulte d’un besoin de définition claire et mesurable de l’accès à l’électricité. En effet, une simple définition binaire de l’accès à l’électricité était peu satisfaisante. Le cadre MTF se base sur les 8 mesures que sont la capacité, la durée, la disponibilité, la fiabilité, la qualité, le coût, la légalité, la commodité, la santé et la sécurité, permettant ainsi une graduation de l’accès à l'électricité en 5 niveaux. 

Pourquoi un cadre MTF? 

Bien que ce cadre soit difficile à mettre en place et les mesures difficiles à réaliser, il permet aux gouvernements de se fixer des objectifs à différents niveaux et suivant différents publics (ménages, communautés, entreprises).

Ainsi, par exemple, alors que l’accès à l’information et aux technologies de communication est important pour le développement économique de TPME, il nécessite peu de puissance électrique. Cependant, dans un contexte rural, le simple accès à l’électricité n’est pas suffisant pour une transformation économique et des mesures complémentaires doivent être envisagées. 

Le cadre MTF permet de suivre l'évolution des modèles d’accès à l’électricité, les solutions en dehors du réseau national, solutions individuelles ou mini-réseau, pouvant donner un accès à l’électricité à un niveau intermédiaire du MTF, là où l’accès au niveau 5 via le réseau est impossible à réaliser à l’heure actuelle.  

Tant dans les pays en développement que dans les pays développés, un nouveau chemin de l’électrification semble maintenant possible avec l’émergence de l’électrification décentralisée qui implique de nouveaux modèles de droits de propriété et de financement sur des unités de production électrique utilisant les énergies renouvelables. Les modèles de coopératives énergétiques ont permis de mobiliser des subventions ainsi que de lever des investissements à hauteur de 1.2 milliards d’€. Dans un contexte d’infrastructure inexistante cette approche peut permettre à terme  la création d’un réseau national par le maillage progressif de réseaux locaux. Les plateformes de crowdfunding sont aussi des sources alternatives de financement, qui couplées à des crypto-monnaies ouvrent la voie à des échanges de valeurs peer-to-peer sans besoin d’agence centralisatrice. L’Asie et l’Europe sont aujourd’hui les leaders en termes de propositions de modèles économiques innovants dans l’énergie renouvelable et l’Afrique pourrait en être la première bénéficiaire à terme. 

Le cadre MTF et la tarification.

Enfin il convient de noter que dans le cadre du MTF la tarification du kWh reste importante. En effet la tarification reste une problématique complexe et les utilisateurs, une fois connectés, auront des usages différents suivant leur capacité à payer. De plus les consommateurs ne valorisent pas de la même manière les différents usages qui peuvent être fait de l’électricité. Les consommateurs sont par exemple prêts à payer le kWh à un prix supérieur pour l’accès à l’information et à un téléphone portable.

Session 3 – Un panel sur la gouvernance des projets

Modération : Hary Andriantavy, Club-ER
Panélistes :
Irène Calve Saborit, Sunkofa Energy • Anna Creti, Université de Dauphine • Malick Gaye, Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale (ASER) • Yann Tanvez, IFC Infrastructure MEA, World Bank Group • Cyril Renault, Agence Française de Développement 

Cette session part du constat que le succès d'un projet d'électrification rurale dépend de la régulation du secteur et de l'harmonisation des projets d'électrification aux politiques de développement.

Le cadre réglementaire et les procédures d’appel à projets permettent d’assurer que le projet d'électrification s'inscrit dans les politiques de développement et l’atteinte d’un certain nombre d'Objectifs de Développement Durable(ODD). 

En effet, un appel à projets peut contenir par exemple des clauses obligeant la connexion de certains services publics tels que des écoles ou des centres de santé. De même, des contraintes techniques peuvent être posées afin d’assurer une part minimale de production par des énergies renouvelables et minimiser l'impact sur le climat. En plus de ces conditions posées aux porteurs de projet et investisseurs, un cadre réglementant les prix et la fiabilité du réseau est nécessaire pour s’assurer de la qualité et viabilité du service fourni. 

Toutefois, la réglementation ne peut occulter la nécessité de retour sur investissement et de profitabilité des investisseurs et producteurs privés d'électricité décentralisée. Les subventions et incitations sont souvent insuffisantes pour engager l'électrification de zones reculées.

De nombreux exemples de régulation et de gouvernance dans plusieurs pays d'Afrique ont été cités par les intervenants montrant ainsi la diversité des approches, les succès et les échecs et tendant à montrer que l’adaptation au contexte semble être l’approche la plus appropriée.

Session 4 – Un panel dédié aux points de vue des praticiens

Introduction par Arthur Contejean de l’AIE de l’électrification décentralisé sur le continent Africain.
Modération :
Kenneth Houngbedji, AFD
Panélistes :
Hervé Gouyet, Electriciens Sans Frontières (ESF) • Iris Nicomedi, ADEME • Salouhou Hamidine, Niger rural electrification agency • Frédéric Pfister, NeOT• Anjali Shanker, Innovation Energie Développement (IED)

En préambule à la session, il a été rappelé qu’environ 70% de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité. Toutefois, l'Agence Internationale de l’Energie constate dans son rapport African Energy Outlook une accélération de l’accès à l’électricité via l’extension des réseaux mais aussi et même surtout au développement du décentralisé. En 2018, le rapport estime à 5 millions le nombre de personnes ayant gagné un accès à l’électricité grâce à des solutions décentralisées contre 2 millions en 2016. Si la tendance actuelle se poursuit, plusieurs pays tels le Ghana, la Tanzanie, le Rwanda ou le Sénégal pourraient atteindre l'accès universel à l'électricité avant 2030. La question se pose pour les praticiens de savoir comment soutenir l'accélération des efforts des pays et quelles solutions sont les plus appropriées. 

Comme ont pu en témoigner les praticiens présents, l'enjeu est de prendre en compte les besoins de la population visée, de proposer des solutions adaptées et innovantes (voire parfois visionnaires), et d'assurer la pérennité des projets via la formation à la maintenance des installations dans un contexte où l’adoption des nouvelles technologies, notamment le photovoltaïque, implique des compétences techniques spécifiques. La pérennité des projets dépend aussi de leur gouvernance au niveau local,  qui doit être garante de leur appropriation par les populations concernées. Un autre élément clé dans le montage des projets est la prise en compte de l’efficacité énergétique des appareils électriques utilisés. Enfin, un autre aspect souvent négligé est d'informer les populations sur les différentes possibilités d’utilisation de l’électricité afin d’optimiser les usages et ainsi maximiser les impacts favorables des projets. 

Tant pour les praticiens que pour les bailleurs l’évaluation des projets et de leurs impacts est essentielle. Différents outils et méthodes d’évaluations sont utilisés, comme par exemple la « Grille Rex » - grille d'évaluation des projets d'électricité décentralisée - utilisée par l’ADEME. Les difficultés liées aux évaluations résident dans leur durée, les horizons de temps étant différents de ceux attendus par des bailleurs, et leur coût, celui-ci pouvant représenter 10% du coût total du projet pour des projets de petite taille. Or, les coûts d’évaluation ne sont pas supportables par les opérateurs privés pour qui la rentabilité et la viabilité économique de long terme sont les premiers critères de décisions. Actuellement, pour qu'un projet soit rentable pour un opérateur, le montant de subventions nécessaires est estimé à environ 50% du coût d’investissement. Une fois l’investissement réalisé, il est toutefois relativement facile pour les opérateurs de fournir les données de consommation pouvant être mobilisées   pour la réalisation d’études d’évaluations sur leurs projets.

Session 5 – Développer une approche « lean data » pour faciliter l’aspect collaboratif de la cartographie des impacts du décentralisé.

Modération : Remi Bazillier, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Panélistes :
Jean-Louis Arcand, Graduate Institute of International and Development Studies • Jérémy Gallet, Electriciens sans frontières (ESF) • Shahnaz Khan, 60 Decibels • Yann Tanvez, IFC Infrastructure MEA, World Bank Group • Henri Waisman, IDDRI 

Dans un contexte de fort développement des sources de données au niveau mondial, il existe pourtant actuellement peu de données sur l’électricité en Afrique.

Ce manque est un véritable frein à la planification et aux investissements, créant ainsi soit un surcoût de création de données, soit un risque fort dû à l’incertitude. Afin de surmonter cet obstacle, il est donc important de renforcer la capacité des pays à produire de la donnée, en particulier grâce aux instituts nationaux de statistique et aux informations présentes dans les différents ministères. Ces données devraient aussi être mobilisées dans les évaluations des projets, de nombreuses données géolocalisées étant maintenant disponibles, ce qui devrait permettre de diversifier et d’enrichir les méthodologies d’évaluation utilisées.  

Concernant les méthodes d’évaluation, des approches alternatives au Randomized Controlled Trial (RCT) ont été développées afin de réduire les coûts d’évaluation et partant du principe que le RCT n’est pas l’unique méthode d’évaluation valable scientifiquement. Une première alternative a été d’intégrer les ONGs locales déjà impliquées dans l'évaluation de projets. Cependant cette approche comporte un risque de biais compte tenu de la proximité des ONGs avec les projets.  Des réductions des coûts de collecte de données, peuvent par ailleurs être obtenus par l’utilisation de tablettes avec un logiciel de questionnaire adapté permettant ainsi un gain d’efficacité dans la conduite de l'évaluation et de gagner en robustesse en interrogeant un grand nombre de personnes sur des questionnaires harmonisés. Cette approche a été adoptée par ESF et par 60 Decibels. L’harmonisation permet alors de créer de grandes bases de données se prêtant à différentes sortes d’analyses quantitatives. 

De plus, de nombreuses études ont été conduites depuis des années en micro-économie, permettant de produire des bases de données couvrant plusieurs années. Il peut être intéressant de capitaliser sur ces données dans d’autres domaines que celui de leur production initiale (santé, éducation, etc.). Enfin les données satellitaires ouvrent de nouvelles voies d’analyse et de mesure à moindre frais qui peuvent être combinées aux autres sources de données usuelles. Il est alors important d’identifier les bons outils pour mettre en relation ces données satellitaires avec les mesures réalisées par collecte de données de terrain. Toutes ces approches sont toutefois dépendantes de la disponibilité de ces données et de leur diffusion dans la sphère publique.

Session 6 – Les bénéfices sur les ODD des projets d’électrification décentralisée.

Modération : Matthieu Boussichas, Ferdi
Panélistes : Arianna Ardesi, Association International des Maires Francophones • Stéphanie Bouziges-Eschmann, Fonds Français pour Environnement Mondial (FFEM) (tbc) • Thomas André, REN 21 • Romain Cres, GERES • Samuel Monteiro, Investisseurs et Partenaires

Il parait évident que les projets cherchant à impacter l’ODD 7 "Accès à l’énergie" ont aussi un impact sur des ODD concomitants, tels les ODD, 11 "Villes durables", 13 "Lutte contre le changement climatique" et 17 "Renforcement des partenariats". Mais les projets d’électrification impactent également des ODD plus "éloignés", comme par exemple ceux relatifs à la santé (ODD3), l'éducation (ODD4), ou à l'égalité entre les sexes (ODD5). En prévoyant le raccordement d’écoles ou de centres de santé la réalisation de l'ODD "Accès à l'énergie" impacte alors l’ODD 3 pour la santé et l’ODD 4 pour l’éducation. Il existe également de nombreux projets solaires offrant des solutions de pompage de l’eau à des fins de consommation directe ou agricole, impactant alors les ODD 6 "Eau propre et assainissement" et l'ODD 2 "Sécurité alimentaire". Enfin les projets de type Zone d’activité électrifiée comme proposés par le GERES, visant les PME et activités productives, ont quant à eux des impacts sur l’ODD 8 "Travail décent et croissance économique" ainsi que sur l’ODD 9 "Industrie, innovation et infrastructures". Actuellement environ 11 millions de personnes sont employées par le secteur des énergies renouvelables, le solaire représentant la plus grosse part et la Chine étant le premier employeur dans ce secteur. Seulement 32% des employés de ce secteur sont des femmes, ce qui est faible mais bien supérieur au pourcentage employé dans le secteur historique de l’énergie que sont le gaz et le pétrole. Ces chiffres sont encourageants pour l'atteinte de l’ODD 5. Enfin nombre de ces emplois sont qualifiés et relativement bien rémunérés. Le renouvelable est donc bien un moteur de l’emploi dans les pays en développement.

Enfin les ODD permettent de fournir un cadre de mesure pour les investisseurs d’impacts qui cherchent à produire des effets de développement au même titre qu’une rentabilité financière.

Ces effets de l’électrification sur l’ensemble des ODDs réclament toutefois dans la plupart des cas des actions complémentaires. Il est alors important si l’on veut obtenir ces effets d’intégrer les projets d’électrification dans un cadre cohérent de politique publique locale, dans lequel les collectivités locales devraient jouer un rôle central. 

Événements parallèles

Présentation par Yasmine Arsalane du World Energy Outlook et de la nouvelle publication dédiée à l’Afrique, African Energy Outlook par Agence Internationale de l’Energie.

Présentation par Sarah Vignoles de l'ouvrage Électrifier l'Afrique rurale édité par Energies pour le monde.

Programme

La recherche, un guide pour les praticiens
mercredi 13 novembre - 8h30

8h30 - Accueil

9h-9h20 - Introduction

Hary Andriantavy, Club ER  •  Patrick Guillaumont, Ferdi 


9h20-10h45 - Session 1
Présentation et discussion d'articles de recherche ainsi que de la Méta-analyse issue de la base de données
collaborative Smart Mapping of Mini-grid Action (CoSMMA) 

Modération : Patrick Guillaumont, Ferdi

Panélistes : Jean-Claude Berthelemy, CES – Paris 1 Panthéon Sorbonne, Ferdi • Jörg Peters, Leibniz Institute for Economic Research 

10h45-11h00 - Pause


11:00-12:30 - Session 2
Le Cadre multi-niveaux (Multi-Tier Framework - MTF
) - De l’accès à l’électricité aux impacts sur le développement
Le MTF est reconnu par les praticiens comme le principal outil permettant de discuter des caractéristiques techniques des systèmes d’électrification décentralisée en lien avec l’usage qui en est fait. Cette session synthétisera différentes variantes de la MTF et discutera, avec cette grille de lecture des usages, des différents types d'impact pouvant être produits par les systèmes décentralisés.

Modération et panéliste : Angus Vantoch-Wood, Carbon Trust

Panélistes : • Carsten Hellpap, Innovative Infrastructure Development • Clément Silavwe, Agence d’électrification rurale de Zambie • Jens Weinmann, ESMT, Berlin

12h30-14h - Déjeuner


14h-15h30 - Session 3
Panel sur la Gouvernance des projets
Le succès ou l'échec des projets d'électrification décentralisée est également conditionné par leur gouvernance. Les travaux d’Elinor Ostrom sur la tragédie des biens communs fournissent les principes de conception applicables à la gouvernance des biens publics locaux qui pourraient être appliqués à ce bien public particulier. Les réglementations spécifiques actuellement élaborées par les autorités nationales et leurs répercussions sur l'électrification décentralisée pourraient également être discutées 

Modération : Hary Andriantavy, Club-ER

Panélistes : Irène Calve Saborit, Sunkofa Energy • Anna Creti, Université de Dauphine •Malick Gaye, Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale (ASER) • Yann Tanvez, IFC Infrastructure MEA, World Bank Group • Cyril Renault, Agence Française de Développement

15h30-16h - Pause


16h-17h - Événement parallèle

  • Présentation par Yasmine Arsalane du World Energy Outlook et de la nouvelle publication dédiée à l’Afrique, African Energy Outlook par Agence Internationale de l’Energie.
  • Présentation par Sarah Vignoles de l'ouvrage Électrifier l'Afrique rurale édité par Energies pour le monde.
L’évaluation d’impact, un enjeu pour tous et une clef pour le futur des projets d'électrification décentralisée et des ODD
jeudi 14 novembre - 8h30

8h30 - Accueil

9h-11h - Session 4
Panel dédié aux points de vue des praticiens
Les experts, développeurs de mini-réseaux et les institutions impliquées à leurs côtés dans la mise en oeuvre de politiques d'électrification décentralisée sont invités à présenter leurs actions, leurs besoins en matière d'évaluation d'impact et les approches qu'ils ont développées ou envisagent de développer pour répondre à ces besoins. 

Introduction par Arthur Contejean de l’AIE de l’électrification décentralisé sur le continent Africain. 

Modération : Kenneth Houngbedji, AFD 

Panélistes : Hervé Gouyet, Electriciens Sans Frontières (ESF) • Iris Nicomedi, ADEME • Salouhou Hamidine, Niger rural electrification agency • Frédéric Pfister, NeOT• Anjali Shanker, Innovation Energie Développement (IED)

11h-11h30 - Pause


11h30-13h - Session 5
Développer une approche “lean data” pour faciliter l’aspect collaboratif de la cartographie des impacts du décentralisé 

Modération : Remi Bazillier, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Panélistes : Jean-Louis Arcand, Graduate Institute of International and Development Studies • Jérémy Gallet, Electriciens sans frontières (ESF) • Shahnaz Khan, 60 Decibels • Yann Tanvez, IFC Infrastructure MEA, World Bank Group • Henri Waisman, IDDRI 

13h-14h30 - Déjeuner


14h30-16h - Session 6
Les bénéfices sur les ODDs des projets d’électrification décentralisée
Les praticiens limitent encore le plus souvent le suivi des projets d’électrification décentralisée à l’atteinte de l'ODD7. Pourtant, l'impact multisectoriel de ce type de projets fait qu’ils contribuent à de nombreux autres ODDs. Il est important que les décideurs politiques prennent la mesure de cette contribution de l'électricité décentralisée aux ODDs et cette session fournira des idées pour mieux intégrer dans leurs approches les impacts socio-économiques transversaux des projets d'électrification décentralisée.

Modération : Matthieu Boussichas, Ferdi

Panélistes : Arianna Ardesi, Association International des Maires Francophones • Stéphanie Bouziges-Eschmann, Fonds Français pour Environnement Mondial (FFEM) (tbc) • Thomas André, REN 21 • Romain Cres, GERES • Samuel Monteiro, Investisseurs et Partenaires


16h - 16h30 - Conclusion

Album photos

Partenaires

  •  Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME)
  • Institut de la Francophonie pour le développement durable
  • Sustainable Energy for All
  • EDF
  • Initiative pour le développement et la gouvernance mondiale (IDGM)
  • Investissement d'avenir
  • Agence française de développement (AFD)