Financement des populations vulnérables dans les pays d’Afrique sub-Saharienne : le double déficit de l’agriculture

L’agriculture en Afrique subsaharienne (ASS) souffre d’un double déficit. D’une part un déficit de production non-seulement céréalier, mais aussi dans la transformation agricole vers des cultures à haute valeur ajoutée. Ce déficit de production est marqué par un retard croissant de l’ASS par rapport aux autres régions du monde en termes de rendements et d’utilisation d’engrais et d’irrigation. Il contribue à la montée des prix, à l’augmentation de la dépendance sur les importations de céréales, et à l’accroissement de la faim. D’autre part un déficit de construction de chaînes de valeur efficientes qui lient la nouvelle consommation urbaine à la production de la petite agriculture domestique et lui permettent ainsi d’être potentiellement compétitive avec les importations en qualité et en prix. Ces deux déficits sont à résoudre dans le contexte d’une forte pression démographique, avec une pénurie d’emplois pour les jeunes, et d’une vulnérabilité accrue au changement climatique. Réduire le déficit de production requiert plus d’investissements publiques (et donc d’aide internationale) en support à la Révolution Verte et à la Transformation Agricole. Réduire le déficit de connexion à la consommation urbaine requiert plus d’investissements privés dans les chaînes de valeur et un partenariat public-privé (avec support de l’aide internationale) pour les biens publics en support de ces chaînes.
Citation

de Janvry A., Sadoulet E. (2023) "Financement des populations vulnérables dans les pays d’Afrique sub-Saharienne:  le double déficit de l’agriculture",  Ferdi Note Brève B244, février.