Le fragile équilibre de la chaîne de valeur du lait pilotée par les mini-laiteries du Burkina Faso

Les mini-laiteries sont au coeur d’une chaîne de valeur du lait local d’une grande importance sur le plan social et environnemental. Sur le plan économique, l’analyse du compte d’exploitation d’un petit échantillon de ces laiteries montre qu’elles sont fortement créatrices de valeur ajoutée et ont la capacité à s’adapter à un environnement défavorable. Cependant, elles ne peuvent durablement concurrencer les laiteries industrielles qui transforment de la poudre de lait importée à un prix de moitié inférieur au prix d’achat du lait local. Dans ces conditions, renforcer la protection du lait local, par le jeu d’exonération de TVA ou d’une hausse tarifaire, ne peut qu’accroître le déficit de compétitivité de la chaîne de valeur du lait local et confiner les produits à base de lait local à des marchés de niche. A contrario, l’élargissement de l’assiette de la TVA à l’ensemble des produits laitiers peut contribuer à accroître la compétitivité des petites et moyennes unités de transformation du lait local. Toutefois, cette mesure ne peut être l’instrument principal d’une politique de développement de la chaîne de valeur du lait local qui dépendra avant tout de la capacité de l’amont de la chaîne à se transformer pour gagner en productivité.