Introduction : Le développement au prisme des communs

Depuis 1950, les politiques de développement ont évolué au gré de l’histoire de la pensée économique. Leurs pratiques animent de nombreux débats, s’appuyant sur des notions riches qui visent à identifier ce qui doit changer et à rallier des acteurs divers autour de visions, supposées être les vecteurs de dynamiques collectives pour la construction de projets de société.Au début des années 2000, l’aide publique au développement (APD) se voit ainsi légitimée sur le front économique par le biais d’une notion nouvelle, celle des biens publics mondiaux (BPM). Les interdépendances croissantes entre pays (l’intégration économique, l’environnement, les épidémies…) révèlent les défaillances des marchés et celles des États, appelant à de nouvelles solutions pour une fourniture socialement optimale de ce type de biens. Les BPM remettent ainsi à l’ordre du jour les besoins de réglementation et de gouvernance supranationale dans les trois dimensions du développement durable : économiques (stabilité financière), sociétales (savoirs, santé, paix) et environnementales (ressources naturelles, biodiversité, climat). Les négociations climatiques ont mis en évidence les difficultés d’une gouvernance publique internationale et la nécessité de considérer d’autres types de gouvernances, en particulier la gouvernance multi-niveaux qui implique les acteurs publics, privés et la société civile aux niveaux local, national et international. En plaçant les actions locales et régionales au centre des efforts globaux et en donnant un rôle central aux « communautés », l’approche (ascendante) des communs complète celle (descendante) des BPM..../...
Citer

Giraud G., Leyronas S., Rota-Graziosi G., « Introduction : Le développement au prisme des communs », Revue d'économie du développement 2016/3, vol. 24, pp. 5-7.