Dans cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, les démographes Michel Garenne et Nancy Stiegler explorent les préférences pour filles et garçons exprimées par les femmes qui ont répondu aux enquêtes EDS dans 29 pays africains et 10 pays asiatiques. La base de données IPUMS/DHS est utilisée pour l’analyse statistique, regroupant 140 enquêtes et 2,5 millions de femme de 15–49 ans. Dans l’ensemble, les deux tiers des femmes se prononcent pour un nombre équitable de filles et garçons ou sont indifférentes à la composition de la fratrie. Dans 20,8 % des cas, elles préfèrent avoir plus de garçons, et dans 12,6 % des cas elles préfèrent avoir plus de filles. Ces proportions varient considérablement selon les pays, et sont influencées par la culture locale, par la religion, par le niveau d’instruction des femmes, par le niveau de richesse des ménages, et dans une faible mesure par la résidence urbaine. Les préférences sont aussi influencées par la composition de la fratrie. Ces préférences sont susceptibles d’évoluer rapidement au cours du temps. Parmi les pays analysés, huit expriment des préférences en faveur des filles, tous situés en Afrique sub-Saharienne, et majoritairement en Afrique australe. Ces préférences peuvent avoir de nombreuses conséquences, démographiques, psychologiques et sociales.
Garenne M., Stiegler N., Bouchard J.-P. (2022) Filles ou garçons ? Préférences exprimées aux enquêtes démographiques de pays africains et sud-asiatiques, Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, vol 181 (1), pp.87-95.
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