Concilier les Politiques Commerciales et les Politiques Climatiques

Les conclusions de la 15ème conférence des Parties de la CCNUCC à Copenhague ont mis en lumière un changement d’approche dans les négociations. On est passé d’une approche descendante (de type top-down) dont le but collectif est d’atteindre des objectifs environnementaux à une approche ascendante (bottom-up) qui privilégie la faisabilité politique. Aucun accord contraignant efficace est en vue car il y a un conflit entre le régime climatique mondial et le système commercial international régime global des politiques commerciales. Après une analyse des défis à venir, l’article soutient que le commerce pourrait avoir un effet de second ordre dans l’objectif de la réduction des émissions globales de CO2. Il y a un accroissement évident des transferts de carbone par le biais du commerce, mais l’amplitude de cette fuite de carbone pourrait être moins élevée que la crainte suscitée dans certains milieux. La politique commerciale pourra, toutefois, favoriser la mise en place de politiques climatiques dans trois domaines : le maintien d’un système commercial ouvert favorise la croissance économique et la diffusion technologique ; la mise en place de règles dans des pays qui n’en possèdent pas, et enfin peut-être comme instrument stratégique facilitant la participation et le respect des règles. L’article conclut qu’un accord sur le climat mis en place d’une manière unilatérale ou par un petit groupe de pays (comme ce fut le cas pour le GATT) serait la voie la plus prometteuse sous les contraintes politiques résultant de la souveraineté des nations. Cet accord serait caractérisé par quelques principes directeurs et une grande flexibilité. Il préserverait simultanément un système commercial ouvert et une qualité environnementale.
Citer

De Melo J., Mathys N., (2012) “Concilier les Politiques Commerciales et les Politiques Climatiques”, Revue d'économie du Développement, vol.20, pp. 57-81