La réduction de la mortalité infanto-juvénile est un des Objectifs du Millénaire les plus universellement acceptés. Toutefois, un important débat est apparu sur les moyens de l’atteindre et sur son réalisme en ce qui concerne une grande partie des pays les moins avancés. Les mesures recommandées pour la réalisation de cet objectif sont principalement des mesures d’ordre sanitaire. Or, sans sous-estimer l’importance de ces mesures, notamment les vaccinations, il semble de plus en plus évident que le rythme de réduction de la mortalité des enfants est en grande partie déterminé par l’évolution de l’environnement macroéconomique. L’influence du niveau du revenu par tête sur la mortalité est fréquemment soulignée à cet égard.Mais une même croissance du revenu n’exerce pas le même effet sur la survie des enfants selon qu’elle est stable ou instable. En effet, les hausses et les baisses du revenu ont vraisemblablement des effets asymétriques sur la mortalité. L’objectif de cette analyse est précisément de montrer comment l’instabilité macroéconomique influence l’évolution de la mortalité infanto-juvénile. L’étude est réalisée en panel à partir d’un échantillon de 97 pays en développement sur la période 1980-1999. L’effet des chocs exogènes est examiné d’abord à travers une variable d’instabilité du revenu. L’étude de la relation est ensuite approfondie à partir des sources primaires d’instabilité : instabilité des prix agricoles mondiaux, instabilité des exportations de biens et services et instabilité de la production agricole.