Ces objectifs concernent les grands défis auxquels font face les pays ; ils sont donc larges et divers. Ils visent notamment l’éradication de la pauvreté et de la malnutrition dans le monde et l’amélioration des conditions de vies des plus défavorisés. Ils incluent des enjeux universels comme l’accès à un emploi décent pour tous, la préservation des écosystèmes et de l’environnement, la modification progressive de nos modes de consommation et de production pour les rendre plus durables, etc.
Les ODD succèdent aux 8 objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 et plus spécifiquement concentrés sur les enjeux de développement humain des pays pauvres. S’adressant à tous les pays, y compris les plus riches, et élargis à toutes les dimensions du développement durable, les nouveaux ODD s’avèrent plus ambitieux que leurs prédécesseurs dont il ne faut cependant pas sous-estimer l’apport. A titre d’exemple, depuis 2000, la pauvreté et la malnutrition dans le monde ont diminué de moitié et l’éducation primaire a largement progressé ; mais un certain nombre de pays plus vulnérables sont restés très en deçà des objectifs. Conçus en tenant compte de l’interdépendance des pays et des enjeux, les ODD doivent permettre de prendre le relais des OMD par une coopération internationale renforcée visant à répondre de manière plus efficace et coordonnée aux défis de tous les pays.
S’accordant sur des résultats à atteindre à une date butoir, les pays des Nations unies dessinent ainsi ensemble leur trajectoire de développement et préparent d’ores et déjà les contours des politiques publiques nationales et globales qui doivent permettre de les atteindre. Les ODD sont en ce sens la matérialisation d’une révolution dans la façon d’aborder les multiples enjeux globaux alors que le multilatéralisme a souvent été un échec lorsqu’il a dû s’attaquer à ces grands défis ; avant la COP21, l’exemple des enjeux climatiques est là pour le rappeler.
Discutés depuis plus de deux ans par la communauté internationale du développement composée de diplomates, spécialistes, chercheurs, représentants d’ONG de tous pays etc., ces objectifs ne font encore l’objet que d’un faible écho en dehors des cercles spécialisés. Il existe un décalage très grand entre la mobilisation de la communauté internationale et l’intérêt réel des populations du Nord et du Sud pour le processus en cours. Toutefois l’actualité internationale, tant sur le plan économique, politique ou climatique, et la perspective de la COP21 contribuent à rapprocher le citoyen de ces enjeux et à lui faire prendre conscience de l’importance de les traiter.