Les théories des différentes disciplines ont dépassé la radicale opposition entre les deux types d'approches: l'injonction "d'aller sur le terrain" voire l'ethnographie comme méthode ponctuelle traversent les disciplines historiquement quantitativistes ou modélisatrices tandis que les chercheurs en anthropologie et en sociologie choisissent parfois de remettre en chiffres des données qualitatives ou utilisent les données quantitatives pour construire des typologies, évaluer des opportunités de recherche.
Deuxième élément de contexte, les terrains de recherche appliquée au développement forment un espace de liens forts entre les chercheurs et les acteurs politiques et techniques, nationaux et internationaux. La pratique de recherche dépend, parfois financièrement, d'une demande sociale qui pose une problématique s'imposant aux chercheurs au même titre qu'à des experts. Même s'ils peuvent la questionner, la demande conditionne en partie la forme des résultats de recherche, leur expression en "modèles", "chiffres", "typologies", ou "étude de cas" donc les méthodes utilisées. A ce titre, les donateurs entendent de plus en plus estimer les effets de l'aide publique au développement et les recherches quantitatives sont fortement sollicitées, à titre d'expertise.
En réunissant des chercheurs et des doctorants des différentes disciplines et des praticiens issus des organisations internationales, cet atelier proposait une forme originale de dialogue sur les pratiques et les attentes des différents acteurs du développement.
Le Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD, Alger) et le Centre Norbert Elias (CNE, unité mixte de recherche française, CNRS - EHESS Marseilles), structurent leur collaboration autour d'un groupe de chercheurs, issus de différentes disciplines (anthropologie, économie et sociologie) et ouverts au dialogue avec les représentants des institutions du développement."