L'intervention de Joël Cariolle a mis en évidence une nouvelle dimension du réseau d'infrastructures de câbles sous-marins, appelée "connectivité numérique", qui reflète la proximité numérique d'un pays avec les principaux marchés mondiaux, tout en évaluant son impact sur l'amélioration des exportations.
En adoptant une approche de variables instrumentales menée sur un échantillon de 60 pays en développement - dont 23 pays d'Afrique subsaharienne - sur la période 1995-2017, Joël Cariolle et Camille da Piedade ont constaté que la connectivité numérique contribue de manière positive et significative à la complexité du panier d'exportation, mais ils soulignent également l'hétérogénéité spatiale au sein de leur échantillon.
Les estimations soulignent que, par rapport au reste du monde, une augmentation de 10 points de pourcentage de la part du PIB mondial directement câblée vers les pays d'Afrique subsaharienne entraîne une augmentation supplémentaire allant de 4,6 points d'indice à 5,3 points d'indice dans l'indice de complexité des exportations. En outre, alors que l'effet positif de la connectivité numérique s'estompe partout ailleurs avec la distance par rapport aux marchés mondiaux, en Afrique subsaharienne, un avantage accru est enregistré. Enfin, conformément à la littérature, l'amélioration de la connectivité numérique se matérialise également par une augmentation des exportations de biens différenciés et une plus grande participation à la chaîne de valeur mondiale. Dans l'ensemble, leur analyse donne du crédit à la croyance selon laquelle l'amélioration de l'accès à l'information et à la connaissance, par le biais d'une plus grande connectivité numérique, stimule le changement structurel et la mise à niveau du panier d'exportation en Afrique subsaharienne à un rythme plus élevé que dans toutes les autres régions en voie de développement.