Comment stimuler l’efficience des hôpitaux municipaux en Chine : une étude de cas dans le contexte de la réforme pharmaceutique

Au cours des deux dernières décennies, la Chine a entrepris une ambitieuse réforme des soins de santé, réalisant des progrès remarquables en matière de couverture sanitaire universelle, mais obtenant des résultats mitigés en termes de performance du système. Améliorer la couverture santé passe désormais par une amélioration de l’efficience. La réforme de la politique pharmaceutique visait à réaligner les incitations des prestataires de soins de santé en remplaçant les revenus tirés de la vente des médicaments par des subventions, mais elle n’a pas réussi à améliorer l’efficience. Nous apportons des preuves empiriques à l’analyse des réformes du système de santé en évaluant l’efficience technique des hôpitaux municipaux (HM) et en identifiant ses déterminants avant et après la réforme pharmaceutique de 2009. Notre objectif est d’évaluer les changements dans les facteurs de l’efficience technique et le réalignement des incitations. En utilisant des données d’enquête d’hôpitaux municipaux de la préfecture de Weifang et un modèle de frontière non paramétrique, nous observons que l’efficience moyenne est restée constante et relativement faible. Des défis majeurs persistent, notamment une « contrainte budgétaire douce », des obstacles financiers à l’accès aux soins de santé et le surdimensionnement de certains centres de santé, même après la mise en œuvre de la réforme. Nous n’observons pas de changement significatif dans les déterminants de l’efficience, bien qu’il s’agisse d’un objectif principal de la réforme, ce qui indique que les incitations n’ont pas été efficacement réalignées. Nos résultats suggèrent qu’une mise en œuvre globale de la réforme – qui tient compte de tous les mécanismes en jeu – est essentielle pour éviter des incitations contradictoires.