Le développement durable, une question de genre

  • Jean-Marc CHÂTAIGNER
En 2000, les Etats-membres des Nations unies se sont accordés sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un agenda traçant la voie à suivre pour que diminue la pauvreté dans le monde à l’horizon 2015. Ces OMD marquaient la consécration du retour de la lutte contre la pauvreté au coeur des politiques publiques de développement, après deux décennies vouées à l’ajustement structurel et aux atermoiements qui s’en sont suivis, suscités par le constat généralisé d’un appauvrissement dans de nombreux pays du monde.A une année de l’échéance, le bilan est en demi-teinte, alors que la définition de l’agenda du développement après 2015 agite désormais la communauté internationale. Quelles leçons tirer des OMD et quelles suites leur donner dans ce que l’on appelle déjà la stratégie des ODD (objectifs de développement durable) ?Une chose est sûre : les questions de genre devront être davantage présentes dans ce nouvel agenda. Alors que les progrès réalisés en matière d’égalité hommes-femmes n’ont jamais été aussi menacés, il est du devoir de la France de soutenir la prééminence de cet objectif dans le monde, pour deux raisons essentielles : parce que c’est un droit fondamental, qui touche à la dignité de la moitié de l’humanité ; parce que c’est un moyen d’atteindre plus rapidement et plus durablement les autres objectifs de développement, quels qu’ils soient, au premier rang desquels la lutte contre la pauvreté. L’égalité des sexes est un levier décisif des politiques de développement, et mérite à ce titre une place centrale dans le nouvel agenda du développement.
Citer

Châtaigner, J-M., et M-C. Tesson-Millet "Le développement durable, une question de genre" Ferdi, note brève B93, mars 2014