Cette note explore le concept de dividende démographique, c'est-à-dire la relation entre structure par âge de la population et croissance économique, à travers une analyse empirique sur la période 1950-2010, l’accent étant mis sur l’Afrique sub-saharienne. Les données démographiques proviennent de la direction de la population des Nations Unies [UNPD, 2012], et les données économiques des estimations de revenu par tête en parité de pouvoir d’achat et dollar constant d’Angus Maddison et collègues [Maddison 2010]. Le concept de dividende démographique fut à la mode dans les années 1950, et a servi de justification aux politiques de population et de planning familial en Asie et Amérique Latine financées par la communauté internationale et tout particulièrement par les Etats-Unis [Coale & Hoover 1958]. La relation entre population et développement a aussi été la source de nombreux débats dans la littérature scientifique [Barro 1997 ; Basu & Basu 2015 ; Birdsall 1988 ; Blanchet 1991 ; Boserup 1985; Brander & Dowrick 1994; Easterlin 1967; Johnson & Lee 1987; Kelley 1988; Kelley & Schmidt 1996; Kuznets 1967, 1973; Mason 1988]. Le dividende démographique a été remis à la mode par un groupe de chercheurs de l’université Harvard aux Etats-Unis à propos de l’Afrique sub-saharienne [Bloom et al. 2000, 2002]. Ce continent est en effet en retard en ce qui concerne la maîtrise de la fécondité et connaît les plus fortes croissances démographiques et les plus faibles niveaux de revenu par tête. La question est donc de savoir si une baisse rapide de la fécondité pourrait avoir un impact notable sur la croissance économique.