L’entreprise, lieu commun

Diverses théories de la justice ont dominé l’aide publique au développement puis l’univers de l’action publique globale. Elles ont historiquement tendu à opposer l’activité privée, lucrative et égoïste, au bien public, monopole des États ou lieu d’action privilégié des philanthropes. Cette division ne rend plus compte ni de la réalité du terrain de l’action collective ni de l’état du monde. Cet article présente en revanche l’entreprise comme une institution productrice d’externalités, soit du fait de ses objectifs, soit du fait de la manière dont elle conduit ses activités. Un enjeu important devient alors de maximiser ces externalités, soit au bénéfice de la stratégie de l’entreprise, soit au bénéfice de la collectivité. D’importantes conséquences en découlent pour les entreprises elles-mêmes, mais aussi pour les gouvernements et les institutions de financement du développement, à propos de la manière de conduire les politiques de développement dans le contexte de la mondialisation, en s’appuyant sur le secteur privé, en l’utilisant ou en le dynamisant au profit du bien-être collectif.
Citation

Severino, J-M. (2016) L’entreprise, lieu commun,  Revue d'économie du développement 2016/3 (Vol. 24), p. 25-53.