L'insécurité routière constitue un important problème de santé publique dans le monde avec environ 1,26 million de morts annuellement. Neuf décès sur dix consécutifs à un accident de la route surviennent dans les pays en voie de développement.Une vaste littérature internationale a été consacrée à l'identification des déterminants des accidents de la route et de la mortalité routière. Mais concernant les pays en voie de développement, un important champ d'investigation est resté dans l’ombre : n’y a-t-il pas des facteurs structurels lourds, qui échappent largement, voire totalement pour certains, à l'action potentielle des gouvernements dans un horizon de court et de moyen terme, et qui sont de nature à influencer significativement les niveaux et l'évolution de la morbidité et de la mortalité routières ? Ces facteurs englobent un ensemble de caractéristiques démographiques, économiques, sociales, environnementales et géographiques.C'est cette question dont l'étude est proposée ici. Il n'y a pas à notre connaissance dans la littérature internationale de travaux se situant dans cette perspective analytique.Or, connaître l'influence et le rôle respectif de ces facteurs est important pour mieux cerner le champ des possibles en matière d'amélioration de la sécurité routière à un horizon donné. Cela paraît d'autant plus utile que nombre de pays se sont fixé ou veulent se fixer des objectifs quantitatifs en la matière.L'étude proposée se structurera en trois grandes parties.La première partie consistera en une analyse fine de l'évolution des principaux indicateurs en matière de morbidité et mortalité routières. Elle sera désagrégée pour tenir compte notamment de l'évolution de la situation concernant les grands groupes d'usagers de la route, incluant ceux que l’on désigne sous l'expression de « groupes vulnérables » (principalement les piétons et les motocyclistes). Une ventilation des pays sera établie sur la base de plusieurs critères, dont leur niveau de développement, de vulnérabilité économique, etc.La seconde partie de l’étude reposera sur des analyses économétriques afin d’identifier et de quantifier le rôle spécifique des déterminants structurels lourds au côté des autres facteurs de la mortalité routière. Sur le plan de la démarche analytique, la présente note a montré la nécessité d'apporter une attention particulière à deux problématiques de première importance : (i) d’une part, l'approfondissement rigoureux de l'analyse de la chaine des relations potentielles de cause à effet entre les déterminants pris en compte dans les modèles économétriques et les indicateurs de mortalité routière retenus, et (ii) d’autre part, le choix des méthodes économétriques employées afin d'éviter différents biais méthodologiques de nature à fausser les résultats et leur interprétation.Les analyses porteront sur un large échantillon de pays en développement. Elles seront complétées par des investigations spécifiques concernant certains pays présentant un intérêt particulier, tels que par exemple, la Chine, le Brésil ou la Turquie, et, pour les pays les plus pauvres, certains d'entre eux qui seront apparus comme ayant un niveau d'insécurité routière comparativement faible.Une troisième partie sera consacrée à la formulation de recommandations concernant les implications des analyses précédentes pour les politiques d'amélioration de la sécurité routière dans les pays en développement et pour le domaine de la recherche.