Avec les ODD, la recherche pour le développement et son financement font leur apparition dans l’Agenda du développement. Le financement de la recherche est majoritairement privé et reste quasi-exclusivement le fait des pays occidentaux et émergents. Même si nombre de travaux de recherche sont susceptibles de bénéficier indirectement aux pays les plus pauvres, ce constat pose la question de savoir comment ces pays peuvent bénéficier d’activités de recherche qu’ils n’ont pas les moyens de financer. L’APD apparaît comme un outil utile à cette fin, mais l’aide à la recherche pour le développement reste limitée. La volonté d’optimiser la recherche en faveur du développement implique de traiter la recherche la plus utile pour le développement comme un bien public mondial. L’exemple du CGIAR en est une très bonne illustration. Enfin, la diffusion des connaissances nécessite de mieux connecter la recherche à la décision politique. Cela implique de promouvoir les think tanks sur le développement. Les plus puissants financièrement sont anglo-saxons. Si les ressources publiques restent essentielles au financement de nombre d’entre eux, certains think tanks bénéficient de financements privés importants. Ceci pose la question de la garantie d’indépendance et du rôle que doivent jouer les pouvoirs publics dans la bataille des idées et de l’influence.
Boussichas M, et Guillaumont P. (2017) "Trois propos sur le financement de la recherche pour le développement", Ferdi Document de travail P189, mai 2017 (chapitre d'ouvrage à venir)
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