Sous la direction de Jean-Claude Berthelemy (Université Paris 1, Ferdi), la fondation a mis au point une base de données des projets d’électricité décentralisée et de leurs effets : la base Cosmma (Collaborative Smart Mapping of Mini-grid Action).
Depuis sa création en 2017, la base s'enrichit progressivement. Aujourd'hui elle recense 125 papiers de recherche, portant sur 403 projets et recensant 2 712 effets de ces projets.
Pour chaque projet, la base recense des données :
La base de données est consultable en ligne depuis novembre 2019 : Voir
La méta-analyse des données de la base CoSMMA a pour objectif de déterminer quelles sont les caractéristiques des projets d'électrification décentralisée qui ont le plus de chances d’aboutir à des impacts positifs sur le développement durable ?
Quatre caractéristiques principales ont été retenues pour cette analyse: la technologie (source ou énergie), la taille du système (puissance), le niveau de décision (du niveau local au niveau national) et la situation géographique.
Cette analyse est en phase exploratoire mais les premiers résultats mettent en évidence les rôles de la source d'énergie et de la taille du système (Voir : Berthelemy J-C, Millien A. (2018) "Impact of decentralized electrification projects on sustainable development: A meta-analysis", FERDI Working paper P240, November).
Pour l'UEMOA, la Ferdi a publié un rapport bilan et perspectives de l’électrification décentralisée dans la zone UEMOA. Les conclusions de ce rapport ont été éditées en document de travail (Berthelemy J-C., Nossek V. (2018) "L’électrification décentralisée dans l’UEMOA : leçons de l’expérience et recommandations", Ferdi Note brève B182, décembre 2018).
La publication de ce rapport a donné lieu à une collaboration avec l’ECREEE (Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO).
Cette collaboration a commencé en 2016 avec la publication du n° spécial de FACTS Reports (Berthelemy, J-C et Béguerie, V. (dir.) (2016) Electrification décentralisée et développement, Numéro spécial FACTS Report, Institut Veolia et Ferdi, Second semestre 2016) sur l’électrification décentralisée. Il s’agit de faire une évaluation d’impact du projet « café lumière » qui consiste à créer des kiosques solaires destinés à fournir des services électriques aux ménages, aux artisans et aux collectivités locales.
Les premiers résultats de l’approche utilisant les données satellitaires montrent qu’environ la moitié des projets de mini-réseaux mis en oeuvre jusqu’à présent n’a débouché sur aucun effet notable. Ceci est confirmé par
quelques travaux utilisant d’autres méthodes, notamment un décompte des mini-réseaux en panne quelques années après leur mise en service et des échanges avec les ONGs du secteur et les agences d’électrification rurale
africaines.
A l’heure où les mini-réseaux sont considérés comme la solution la plus prometteuse pour l’électrification rurale dans des zones isolées, ce constat est alarmant, et ce d’autant plus que les projets qui n’échouent pas montrent des effets de grande ampleur. Il est donc essentiel d’identifier les facteurs
de blocage, qui peuvent être liés à un modèle économique inadapté (par exemple des générateurs surdimensionnés) ou une mauvaise gouvernance des projets (par exemple une approche top-down qui néglige les attentes des bénéficiaires). Le partenariat entre la Ferdi et le Club-ER permettra en 2022 d’approfondir ces analyses en accédant à des données de terrain via les Agences membres du Club-ER.
Mesure d’impact de l’électrification décentralisée. En 2021, la Ferdi développe une méthode permettant d’exploiter les données de luminosité nocturne, connues pour être corrélées à l’activité humaine, pour évaluer les changements économiques observés après le démarrage d’un mini-réseau dans des localités rurales isolées. Cette approche a nécessité beaucoup de discussions avec les pairs, compte tenu de son caractère novateur.
Des versions successives ont été présentées dans le cadre d’évènements organisés par les Chaires Énergie et prospérité, Économie du Climat, et Économie Industrielle de l’Émergence en Afrique mais également par l’AFD, l’IRENA ou encore le GDN et discutées avec différents chercheurs européens et africains. Elle a donné lieu aussi à des discussions approfondies avec le Club-ER, l’association africaine des agences d’électrification rurale qui comprend plus de 30 pays membres, plusieurs de ces agences et des ONG françaises.